Dans les premières pages de son volumineux rapport déposé au conseil municipal le 30 janvier, la Commission de la révision du schéma d’aménagement reprend sommairement les principaux arguments avancés tant par les partisans que les opposants au très médiatisé projet Trudel Studios, qui verra finalement le jour dans l’est de Laval.
Ces avantages et inconvénients liés à la présence éventuelle d’un mégacomplexe de studios de cinéma en bordure de l’avenue Marcel-Villeneuve, dans Saint-François, ont été extraits des 211 avis et commentaires transmis par courriel dans le cadre de la consultation écrite. La Commission s’est prêtée au même exercice pour les 11 mémoires déposés entre le 13 décembre 2023 et le 12 janvier dernier.
Rappelons que 173 des 211 interventions soumises par écrit étaient favorables au projet.
Les pour
Voici les principaux arguments invoqués en faveur de ce projet d’investissement de 200 M$ sous l’impulsion du cofondateur et ancien dirigeant des studios MELS, à Montréal, Michel Trudel:
- Dynamisme social et économique pour le quartier (ajout de nouveaux commerces et de nouveaux services publics pour la population)
- Opportunité de croissance économique pour Laval
- Prestige et rayonnement national et international de Laval
- Création d’emplois et retombées économiques pour la Ville
- Opportunité à saisir qui ne se représentera pas
- Grand besoin de studios de cinéma au Québec
- Bon pour le développement de l’industrie et du cinéma québécois.
Les contre
Parmi les 49 avis opposés au projet d’une cité du cinéma, les principales objections relevées étaient :
- Perte d’un grand terrain cultivé contribuant au paysage agricole du secteur et à l’identité de Saint-François
- Forte empreinte écologique dont la création d’un important îlot de chaleur
- Absence d’étude identifiant les impacts sur la circulation
- Hausse appréhendée de la circulation et du camionnage sur l’avenue Marcel-Villeneuve
- Impact sur la gestion des eaux de pluie, sur les cours d’eau au sud et sur le réseau pluvial municipal
- Nuisances par le bruit et la lumière pour les résidents
- Doute sur les retombées économiques réelles pour les citoyens du secteur
- Viabilité à long terme et questionnements sur le devenir du bâtiment et du site par la suite
- Incompatibilité avec le secteur résidentiel existant et celui à venir (projet Val-des-Ruisseaux).
Les auteurs du rapport notent également l’absence du processus d’approbation référendaire qui «irrite plusieurs citoyens du quartier Saint-François», ajoutant que «plusieurs opposants au projet seraient en faveur du projet si celui-ci était situé dans une zone industrielle existante et éloignée d’un secteur résidentiel».
Les mémoires
Les principaux arguments étayant les 11 mémoires déposés par des citoyens (6) et organismes et groupes de citoyens (5), tous opposés au projet :
- Perte de superficies cultivées et imperméabilisation du sol avec création d’un îlot de chaleur
- Impacts sur la circulation non connus et mauvaise desserte de transport collectif
- Impacts sur la qualité de vie des résidents (pollution sonore et lumineuse) et incompatibilité du projet et de son bâtiment avec le voisinage résidentiel
- Absence d’un mécanisme d’approbation référendaire
- Peu d’améliorations notables dans la version bonifiée du projet
- Doute sur les retombées économiques réelles pour les citoyens du secteur
- Absence d’étude d’impact sur le développement social du milieu
- Questionnement sur la gestion des eaux pluviales et l’impact sur un cours d’eau en aval et sur le réseau pluvial municipal
- Emplacement qui ne convient pas à ce projet d’envergure.
«Plusieurs mémoires [proposaient] que la Ville fasse les démarches pour que le terrain visé soit intégré à la zone agricole permanente et cultivé avec des jardins collectifs, par exemple», peut-on également lire.
Le rapport de consultation est disponible ici. (Autre texte à venir)