Deux sondages menés récemment par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés dévoilent que le harcèlement et la violence sexuelle en milieu de travail poursuivent malheureusement leurs ravages.
À propos du sondage :
Mené du 20 au 24 décembre dernier auprès de 1000 travailleuses et travailleurs du Québec, un premier sondage nous apprend que 11% d’entre eux affirment avoir été personnellement victimes de harcèlement en contexte de travail au cours de la dernière année.
Un sondage complémentaire, mené du 11 au 23 janvier auprès de plus de 600 CRHA et CRIA qui œuvrent en entreprise, révèle qu’environ 63%, a eu au cours de la dernière année au moins un signalement ou une plainte en matière de harcèlement.
Sur 4,4 millions de travailleuses et travailleurs au Québec, c’est 484 000 personnes qui considéreraient donc avoir subi du harcèlement au travail au cours des douze derniers mois. Des experts consultés estiment qu’environ 20% des plaintes pour harcèlement en milieu de travail s’avèrent légalement fondées.
Selon cette hypothèse, il y aurait approximativement 96 800 victimes annuelles réelles.
Améliorer la prise en charge pour rehausser la confiance
Les données montrent également qu’ une personne sur trois (30%) ne sait pas si son employeur a mis en place une politique de prévention du harcèlement psychologique ou sexuel, qu’une personne sur quatre (26%) ne saurait pas à qui s’adresser au sein de son organisation pour déposer une plainte et une proportion similaire (24%) n’a pas confiance que son employeur prendrait sa plainte au sérieux et prendrait des mesures appropriées si une plainte pour harcèlement était déposée.
Pour améliorer la confiance comme pour éviter la dégradation des situations de harcèlement en milieu de travail, l’Ordre estime qu’une meilleure prise en charge au sein des organisations est la solution vers laquelle il faut tendre.
En matière de traitement des plaintes, ceci exige l’adoption d’un processus standardisé (analyse de recevabilité de la plainte, suivie d’une enquête obligatoire avec possibilité de médiation en tout temps si les parties le préfèrent) ainsi que d’assurer la compétence et l’encadrement de celles et ceux qui prennent en charge les plaintes. (A.C.)