Chef intérimaire de Parti Laval et conseiller de Fabreville, Claude Larochelle évalue à 7,4 % la véritable hausse du fardeau fiscal que subira un couple lavallois propriétaire d’une maison moyenne pour financer les activités municipales en 2024.
L’élu de l’opposition prend ainsi en compte la nouvelle taxe de 59 $ que percevra au nom de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) au renouvellement de l’immatriculation.
Jusque-là limitée à l’île de Montréal, cette taxe, qui s’appliquera à la grandeur de la Communauté métropolitaine de Montréal à compter du 1er janvier, permettra de financer les services de transport collectif sur le territoire de la CMM, dont Laval fait partie.
Le maire Stéphane Boyer a réagi en affirmant que c’était un non-sens d’amalgamer les deux taxes, ajoutant que la décision prise par la CMM remonte à 2020, soit avant qu’il n’accède à la vice-présidence de l’instance suprarégionale. M. Boyer a apporté la précision après que Claude Larochelle eut souligné que le règlement fixant l’entrée en vigueur de la nouvelle taxe avait été adopté au printemps 2023 lors d’une assemblée présidée par le maire de Laval. Le délai de quatre ans était lié à un enjeu technologique que le virage numérique opéré depuis par la SAAQ a fini par régler.
Aux fins de calcul, M. Larochelle a considéré une moyenne de 1,5 véhicule par ménage (on chiffrait cette moyenne à 1,6 à Laval en 2018) avec la hausse annoncée de 4,8 % pour une maison évaluée à 440 742$.
Besoins non comblés
Quant à sa collègue Louise Lortie, conseillère dans Marc-Aurèle-Fortin, elle cible des «besoins criants» que le budget ne comble pas.
«On avait besoin d’une augmentation significative [du] nombre de policiers dédiés à la sécurité routière afin d’en faire une réelle priorité; de bonifier le nombre d’employés affectés à l’octroi des permis municipaux pour réduire les délais; d’ajouter des cols bleus chargés de l’entretien de nos routes et, malheureusement, rien de tout ça ne transparaît dans le budget 2024», constate-t-elle dans un communiqué publié par le parti.
En 2024, le nombre d’agents de la circulation sera majoré de 24 à 30, ce qui est insuffisant aux yeux de Parti Laval qui proposait de doubler à 48 les effectifs de cette escouade pour rendre le réseau local plus sécuritaire.
Idem pour le financement additionnel de 700 000 $ prévu au budget pour accélérer le traitement et la délivrance des permis, dont les délais s’étirent depuis l’effondrement du régime autocratique sous Gilles Vaillancourt en 2012.
«Aucune nouvelle embauche n’est prévue au Service de l’urbanisme, alors que l’effectif total passera de 145 à 144 employés», précise le directeur de cabinet de ce groupe d’opposition, Geoffroy Desautels, dans un échange de courriels.
Par ailleurs, Louise Lortie questionne les priorités de l’administration Boyer, qui «hausse de 23 %» le budget du Service des communications et du marketing pour «soigner» l’image «du maire et de la ville».
En 2024, le budget de ce service sera bonifié de 3,2 M$ pour s’établir à 16 840 000 dollars avec l’ajout de 11 ressources, qui portera ses effectifs à 77 employés, déplore-t-elle.
Poids de la dette
Enfin, Claude Larochelle revient sur le programme triennal des immobilisations (PTI) 2024-2026 qui fera croître de 500 M$ l’endettement net à long terme, lequel s’élèvera à près de 1,3 milliard au 31 décembre 2026.
«Avec tous les projets coûteux et questionnables du maire Boyer, critique M. Larochelle, le service de la dette doublera d’ici 2026 à 192 M$ par année». Pour l’heure, le service de la dette nette est estimé à 92,6 M$. «C’est un budget qui ne laisse présager absolument rien de bon pour les années à venir», conclut-il.
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