À la suite d’une tournée d’assemblées générales tenues au cours des dernières semaines, le Front commun confirme le mardi 17 octobre avoir officiellement obtenu un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.
Selon le regroupement syndical, ce puissant mouvement de grève est «sans précédent au cours des 50 dernières années.»
«Le mandat de grève que nous avons obtenu est historique! s’exclament les représentants du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, par voie de communiqué. Il s’agit d’un message on ne peut plus clair au gouvernement. Nous en avons été témoins, il s’est vraiment passé quelque chose d’extraordinaire au cours des dernières semaines. La mobilisation des membres est bien concrète et très active. Le Front commun est ancré dans nos milieux. La hauteur du mandat avec lequel nous nous présentons devant le gouvernement doit être prise au sérieux. Si le gouvernement doutait encore du contexte dans lequel nous nous trouvons, ceci est le signal ultime.»
Résultats
En moyenne, les membres des organisations du Front commun (CSN, CSQ, FTQ, APTS) se sont prononcés à 95% en faveur du mandat, qui précise que le déclenchement de la GGI sera précédé de séquences de grève.
La région de Laval ne fait pas exception à ce vote de grève extrêmement élevé avec les votes du Syndicat des enseignantes et des enseignants du cégep Montmorency (97%), du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (88,4%), de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux de Laval (96,3%) et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval-CSN (moyenne de 95% pour les 3 catégories de travailleurs).
«Une réponse aussi forte et un appui aussi grand viennent aussi avec une grande responsabilité, de même qu’avec des attentes importantes quant aux résultats de l’issue de la négociation, poursuivent les représentants du Front commun, dans la même communication aux médias. Soyons clairs: le gouvernement joue une trame très traditionnelle, témoignant de sa déconnexion face aux réalités du terrain. C’est certain que le maintien d’une offre salariale de 9% sur 5 ans, en dépit du ridicule de la chose, n’aide pas à calmer la grogne des membres…, mais pour Sonia LeBel, il est encore temps de bien faire. Et il faudra nécessairement arriver avec des offres substantielles.»
Négociations
Le Front commun interpelle donc le gouvernement et lui réitère son ouverture à négocier pour arriver à un règlement qui permette aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur de cesser de s’appauvrir et d’améliorer leurs conditions de travail concrètement.
«Ce qu’on veut, c’est que l’issue de cette négociation nous permette de regarder résolument vers l’avant et de reconstruire nos services publics sur des bases solides, affirment les représentants syndicaux. Et ça, c’est dans l’intérêt de l’ensemble des Québécois.es, qui l’ont d’ailleurs bien compris, comme en témoigne leur appui dans cette négociation. Est-ce qu’on peut passer à table pour la suite des choses maintenant, et sérieusement?»
Le Front commun rappelle finalement que l’obtention des mandats ne signifie pas qu’il sera exercé de facto. Le cas échéant, l’annonce en sera faite officiellement et publiquement, en amont, par l’organisation syndicale.