Le mercredi 20 septembre a eu lieu la première activité de glanage organisée par le Comité d’action en sécurité alimentaire de Laval (CASAL) à la Ferme Jeunes au Travail, établie à Duvernay.
Une cinquantaine de bénévoles étaient rassemblés pour glaner ou, en d’autres mots, récolter les surplus agricoles dans les champs de la ferme biologique.
Le glanage existe depuis le Moyen-Âge, notamment en France, mais est toujours d’actualité dans la Belle Province alors que, selon les données de Jour de la Terre Canada, 25 groupes sont actifs, mais aucun d’entre eux n’est situé à Laval.
Traditionnellement, la récolte est divisée entre les bénévoles glaneurs, le producteur et les organismes communautaires. Pour cette activité, les trois parties ont décidé de donner l’ensemble des récoltes aux personnes vivant de l’insécurité alimentaire, via le Centre de bénévolat Moisson Laval.
Insécurité alimentaire
En 2022, 34 425 personnes ont bénéficié des services offerts par Moisson Laval. Cette année, on estime le nombre total à plus de 50 000 Lavallois.es.
Lors de la campagne de paniers de Noël de la dernière année, près de 30% des consommateurs avaient un emploi.
De 2019 à 2021, la participation aux programmes de dépannage alimentaire a augmenté de 23%.
«On sent un stress dans le milieu communautaire, exprime Jean Gagnon, directeur général de Moisson Laval. C’est assez intense.»
La solution, selon les trois organismes participants à l’initiative lavalloise de glanage: le travail d’équipe.
«L’activité de glanage d’aujourd’hui, c’est l’une des stratégies qu’on a pour venir contrer l’insécurité alimentaire, déclare Silvio Manfredi, adjoint au directeur de santé publique, volet promotion-prévention et développement des communautés. On a aussi d’autres activités, comme des jardins collectifs et communautaires, cuisines collectives ou des ateliers de gestion de budget.»
Autres avantages
Outre la lutte à l’insécurité alimentaire, le glanage a plusieurs impacts positifs sur la communauté, tels qu’améliorer l’accès à des aliments frais et locaux, renforcer les liens sociaux entre les membres d’une communauté et réduire le gaspillage alimentaire.
La collaboration entre les milieux agricoles et communautaires bénéficie aux deux côtés. Le producteur reçoit de l’aide afin de soulager la pression des pratiques agricoles et du manque de main d’œuvre et les organismes réalisent leur mission sociale tout en amassant des denrées essentielles à leurs clientèles.
«Avant, on récoltait beaucoup plus sur le terrain, on l’a délaissé un peu, regrette le directeur général de Moisson Laval . Je pense qu’on doit retourner vers nos terres. Pas s’autosuffire, mais avoir quand même de l’aide de tous. Il ne faut pas mettre toute la pression sur nos producteurs. Il faut les supporter. […] Il faut pouvoir bénéficier de nos terres et les encourager.»
«Pour moi, c’est un honneur de collaborer avec Moisson Laval, exprime Sylvain Melançon, directeur général de la Ferme Jeunes au Travail. Il faut s’impliquer et donner l’exemple. Il y a beaucoup de producteurs qui sont soucieux de l’insécurité alimentaire à Laval, mais il y a aussi une réalité. On ne se le cachera pas, à ce temps-ci de l’année, les équipes sont fatiguées. Les producteurs en ont plein les oreilles. Ce qu’on veut faire, c’est leur montrer qu’avec une structure bien organisée, on est capable de donner un coup de main pour redonner à la population.»
D’un côté comme de l’autre, tous souhaitent reproduire cette expérience en collaboration avec d’autres fermes ou agriculteurs indépendants de la région.