Le mercredi 2 août, le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, Isabelle Charest, ont annoncé de nouvelles mesures réglementaires pour encadrer les produits de vapotage et mieux protéger la santé des jeunes Québécois.es.
Face à cette annonce, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac et la Société canadienne du cancer (SCC) ont félicité le gouvernement pour son initiative, tandis que l’Association des représentants de l’industrie du vapotage (ARIV) qualifie la décision de «catastrophique».
Règlement
Selon un sondage de Santé Canada réalisé en 2019, l’essai des saveurs est la principale raison fournie par les jeunes expliquant pourquoi ces derniers vapotent.
Avec ce règlement, le gouvernement compte réduire l’attrait des cigarettes électroniques pour les jeunes en interdisant les liquides aux saveurs autres que celles au tabac ou sans saveur particulière, en limitant la concentration de nicotine, le volume et certains autres éléments quant à l’apparence des produits.
«Les dispositions du règlement s’inspirent en partie de ce qui existe dans d’autres juridictions, mais en les combinant, le Québec détiendra un des encadrements les plus complets au monde» se réjouit Flory Doucas, porte-parole et codirectrice de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, par voie de communiqué.
«Il est urgent d’agir contre la crise du vapotage chez les jeunes, de déclarer David Raynaud, gestionnaire principal, Défense de l’intérêt public à la SCC, via communiqué. Le nombre d’élèves du secondaire qui vapotent a quintuplé au Québec depuis 2013. Nous sommes ravis de voir que le gouvernement priorise, comme nous, la santé des jeunes. Nous voulons éviter qu’une nouvelle génération devienne dépendante à la nicotine par le biais des cigarettes électroniques.»
Une erreur?
L’Association dit partager les préoccupations du gouvernement et de la population concernant le vapotage chez les jeunes, mais pense qu’aucun changement n’est à prévoir dans leur consommation à la suite de l’adoption de ce règlement.
«Le gouvernement de la CAQ vient de commettre la pire erreur politique en matière de santé publique depuis sa prise de pouvoir il y a cinq ans, affirme l’ARIV dans sa communication aux médias. En abolissant les saveurs dans le vapotage, le gouvernement Legault choisit la pensée magique pour régler un problème de santé publique, transforme un produit légal en un produit illégal et s’apprête à renvoyer des centaines de milliers d’ex-fumeurs adultes vers la cigarette.»
Pour faire face au règlement, l’ARIV demande au gouvernement un délai de six mois supplémentaires à ce qui était prévu afin d’éviter que les boutiques de vapotage ne subissent des pertes financières importantes et doivent jeter une grande quantité de produits avec des conséquences sur l’environnement. Selon elle, le délai permettrait aussi une meilleure transition visant à ne pas trop encourager l’émergence du marché illicite. (C.P./IJL)