Après une longue collecte de données et d’éducation populaire où les citoyennes autant que les organismes communautaires pouvaient s’exprimer, la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF) a conclu que la majorité des Lavalloises vivent des obstacles dans leur parcours en soins de santé.
Cette conclusion est tirée de la publication Droit à la santé des Lavalloises, Afin que plus aucune ne soit exclue que la TCLCF a lancé ce printemps, au centre communautaire Saint-Joseph, à Chomedey.
«On est parties en se disant qu’on voulait explorer des vécus méconnus, plus marginaux, explique Joanie Béland, agente de projet à la TCLCF. On avait une idée préconçue que seule une minorité de personnes était concernée. En fait, quand on additionne ces défis, on se rend compte que les enjeux sont loin d’être marginaux.»
Dans le portrait d’obstacles et expériences vécues par les Lavalloises dans leur parcours de soins, on retrouve les répercussions de ces vécus sur la santé et le bien-être des femmes concernées, ainsi que des recommandations visant à améliorer l’expérience globale avec le système de santé.
Obstacles
Au-delà des barrières de langue, coûts exorbitants, listes d’attente qui débordent et de l’accessibilité aux soins, les femmes doivent toujours lutter contre des jugements et attitudes pour qu’on les croit et prennent au sérieux afin de recevoir des soins adaptés à leurs besoins.
Surtout en ce qui concerne les femmes aux vécus ou à l’apparence marginalisés, le système de santé est bien mal adapté.
«On a un système qui ne croit pas en la capacité des femmes de définir pour elles-mêmes ce qui se passe dans leur corps», mentionnent plusieurs participantes interrogées dans la cueillette de données.
En raison du manque d’efficacité, d’ouverture d’esprit ou de disponibilité des services, 35% des répondantes affirment se déplacer vers d’autres régions pour recevoir des services réguliers.
D’autres optent pour des voies de contournement, telles l’automédication, l’achat de médicaments sur des marchés illicites ou abandonnent tout simplement leur demande d’aide.
L’exagération des symptômes allant jusqu’aux tentatives de suicides est malheureusement parfois nécessaire pour les femmes qui ne peuvent attendre plus longtemps pour obtenir des services.
En conclusion d’ouvrage, l’une des principales pistes de solution évoquée par la TCLCF réside en l’offre de formation visant à déconstruire les biais inconscients chez les professionnel.le.s de la santé.