Des promeneurs, dont certains munis de leur appareil photo, ont eu la surprise d’apercevoir un bébé phoque se prélassant sur un rocher de la rivière des Prairies.
L’événement a eu lieu dans l’après-midi du lundi 3 juillet, près de la rue et berge du Barrage, à Duvernay.
(Vidéo gracieuseté – Samia de Laval)
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un phoque est repéré autour de Laval, alors qu’un spécimen avait visité un quai de Saint-François via la rivière des Mille-Îles en juin 2020.
Au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins, le signalement n’a pas causé de surprise, alors que chaque année, l’organisme se fait contacter plusieurs fois en raison de phoques s’étant aventuré par-delà l’estuaire du fleuve Saint-Laurent.
S’il n’en demeure pas moins que ce comportement est inhabituel chez l’animal, il reste que chaque mois de juin apporte son lot de naissances chez le phoque commun.
Il n’est donc pas si rare d’observer des bébés laissés seuls sur une berge quelques instants.
Phénomène fréquent
«Durant 4 à 6 semaines, les jeunes chiots seront allaités par leur mère et prendront 0,5-0,6kg par jour. Après avoir passé 2 semaines à allaiter son jeune, la mère recommence progressivement à s’alimenter durant des périodes pouvant aller jusqu’à 7 heures et principalement de jour», informe le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins sur son site Web.
«Les jeunes se retrouvent (…) sur les roches ou sur la plage plusieurs heures, voire plusieurs jours, mais ne doivent pas être considérés systématiquement comme abandonnés. La mère peut être proche, même si elle ne nous est pas visible», précise aussi l’organisme.
Conseils et précautions
«Il faut éviter de tomber dans le cycle qui mène à l’abandon du jeune : la présence d’humains près du jeune effraie la mère et le phoque laissé à lui-même inquiète les riverains qui tentent de l’aider en le déplaçant ou en le repoussant à l’eau, ce qui réduit considérablement les chances que la femelle revienne», explique le vétérinaire Stéphane Lair du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages et professeur à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, sur le site du Réseau.
Il est donc recommandé de garder ses distances (au moins 50 mètres), puis, idéalement, de quitter le secteur pour que la mère puisse revenir chercher le phoque et que le petit puisse se reposer.
Si le phoque commence à suivre l’humain, ce dernier doit quitter immédiatement le secteur.
Soulignons qu’il est illégal de manipuler le phoque, le forcer à retourner à l’eau ou d’interagir avec lui d’une quelconque façon.
On exige aussi de ne pas essayer de nourrir le phoque. Sa survie dépend d’une alimentation riche en gras fournis par la mère. Les phoques durant cette période ne sont pas sevrés et les exposer à des aliments non adéquats pourrait être néfaste pour leur santé.
Également, il faut faire très attention! Rappelons que les phoques restent des animaux sauvages imprévisibles. Ils peuvent devenir agressifs et mordre. Même s’ils ont souvent l’air inoffensifs, petits et attendrissants, les phoques ont des dents et peuvent se défendre.
D’autre part, ne pas oublier de tenir son chien en laisse. Un canidé se promenant librement risque de s’approcher du phoque, ce qui augmentera son stress et provoquera des réactions d’agressivité qui pourrait blesser l’animal de compagnie.
Toute personne qui apercevrait un phoque avec des blessures ou une situation ne respectant pas les recommandations émises ci-haut, notamment si témoin de gens manipulant ou approchant l’animal, est priée de composer immédiatement le 1 877-7baleine afin d’alerter les autorités de protection de ces mammifères.