De nombreux anciens collègues du Courrier Laval et d’autres médias ont tenu à saluer le travail et la passion pour le journalisme local de notre collègue Stéphane St-Amour depuis quatre décennies.
Salut Stéphane!
Un jour, Stéphane St-Amour est venu à l’UQAM à mon invitation, rencontrer les étudiants en journalisme pour leur parler de son métier, de sa longue expérience et des anecdotes qui avaient pimenté sa carrière jusque-là. Je me souviens avec bonheur des regards allumés qu’avait suscités la présentation de Stéphane. Et pour cause ! Tout à coup, le journalisme local, celui près des gens, des préoccupations de toute une communauté, celui qui est capable de talonner les autorités, de creuser un dossier pour en révéler toutes les ramifications, prenait son sens pour la classe.
Les mots de Stéphane avaient certes porté, mais moi qui suis une collègue, j’avais surtout retenu l’enthousiasme de Stéphane, que les années n’ont pas du tout écorché. Il faut avoir côtoyé ce journaliste sur le terrain comme on dit dans le métier, l’avoir vu posé avec aplomb ses questions dénuées de complaisance dans les conférences de presse, faire fi des pressions politiques – en coulisse, virtuelles, directes ou indirectes – pour comprendre à quel point Stéphane est mû par son devoir de servir l’intérêt public. Et tout ça avec un calme olympien !
Je tiens à souligner que lorsque j’étais au Devoir puis à La Presse, et que je couvrais notamment la politique municipale, lire Stéphane St-Amour était un passage obligé pour comprendre Laval. Sur une note plus personnelle et sans flagornerie, permettez-moi donc de saluer Stéphane et lui dire toute mon estime. 40 ans de journalisme forcent le respect.
En toute amitié,
Kathleen Lévesque, journaliste et professeure de journalisme à l’UQAM
Les débuts Transcontinental
«J’ai travaillé avec Stéphane durant environ cinq ans. Il m’avait gentiment accueilli dans la salle de presse du Courrier Laval lors d’une époque turbulente. À un moment donné, si ma mémoire m’est fidèle, nous nous sommes retrouvé les deux seuls journalistes dans la salle. Stéphane m’a appuyé dès le début. Je pouvais compter sur lui. Pour moi, c’était gros. Je le répète: c’était une époque de forte turbulence.
«Ce qui m’a étonné chez Stéphane, c’est sa grande souplesse. Il pouvait passer des affaires aux arts et de la politique aux sports avec aisance. C’est rare chez un journaliste. Et ceux et celles qui réussissent à le faire perdent souvent de l’efficacité en chemin. Pas Stéphane. Son intégrité et sa grande rigueur lui faisaient honneur, peu importe le secteur d’actualité dans lequel il travaillait.
«Stéphane est un conteur hors pair. Je l’aurais écouté pendant des heures. Je nous vois encore, moi assis à mon bureau, lui debout dans le cadre de porte, souvent avec son inséparable lait au chocolat au bout du bras, me racontant une histoire avec un mélange de sérieux et de comique toujours bien dosé. Quand il levait la main et que ses yeux s’arrondissaient, cela voulait dire: «Attends minute, j’en ai une autre!»
«Je ne pense pas être trop loin de la vérité en affirmant que Stéphane, depuis les années’80, est l’épine dorsale du Courrier Laval en matière d’information. Les journalistes, rédacteurs en chef et directeurs d’information passent. Stéphane reste. Pour le plus grand bénéfice des lectrices et lecteurs du journal.»
Jocelyn Bourassa, directeur de l’information au Courrier Laval, 1999-2003
La grande collègue
Un socle, une fondation. Ce sont les mots qui me viennent à l’esprit quand je pense à mon ex-collègue et ami cher Stéphane St-Amour. Si une tornade ou un incendie rase un bâtiment, les fondations restent. C’est le plus important, c’est ce sur quoi on peut toujours rebâtir. Stéphane est le socle du Courrier Laval, rien de moins.
De forts vents ont secoué le vénérable hebdomadaire lavallois au cours de son histoire. Le règne de l’administration Vaillancourt de 1989 à 2012, la révolution numérique du début des années 2000, la crise des médias qui a suivi et qui se poursuit, la vente du journal en 2017… Stéphane a été témoin de toutes ces époques qui ont modelé le contexte et les conditions d’exercice de son métier de journaliste de 1983 à aujourd’hui.
Durant les quelques années très venteuses (2006 à 2012) où j’ai eu le bonheur de travailler étroitement avec lui, j’ai vu toute la rigueur, l’attention portée aux détails, le souci d’équilibre, d’exactitude, d’équité et d’indépendance avec lesquels il prépare et rédige tous ses textes. Stéphane est un bourreau pour lui-même, qui a mis et met encore d’innombrables heures au service du métier d’informer et d’éclairer les citoyens, si essentiel à la démocratie.
Être journaliste aujourd’hui est plus difficile et plus ingrat que jamais. Le rythme s’est intensifié avec la multiplication des bêtes à nourrir en ligne, les moyens manquent et la valeur d’une information fiable n’est souvent pas reconnue à sa juste valeur. Malgré cela, Stéphane persiste et signe, littéralement, plusieurs articles chaque semaine avec le même professionnalisme.
Rien n’a changé, sauf les maires, les conseillers, les députés, les fonctionnaires, l’urbanisation du territoire, les règlements et les orientations municipales, la diversité culturelle de la Ville et bien autre chose. Stéphane continue, imperturbable, de couvrir l’actualité avec la même ténacité et la même passion authentique.
«Quand mon téléphone sonne et que je vois son nom sur l’écran, je sais que j’en ai pour longtemps. Avant de raccrocher, il aura abordé toutes les nuances d’une situation, fait plusieurs détours dans les dédales de l’histoire de la politique municipale lavalloise – qu’il connaît par cœur – mais sans jamais s’égarer. Car quand Stéphane appelle, c’est qu’un détail le turlupine et qu’il est décidé à le retourner sous toutes ses coutures, pour éviter d’en échapper une. L’oreille collée à mon cellulaire, je l’écoute et je lui donne mon avis, comme dans le temps béni où nous le faisions presque tous les jours. Comme si le temps s’était arrêté.»
Après 40 ans de journalisme, je ne lui (nous) souhaite qu’une chose: qu’il poursuive encore un peu sa belle et longue carrière et continue d’offrir à ses concitoyens une information locale de qualité, cette chose de plus en plus rare par les temps qui courent.
Nathalie Villeneuve, ex-journaliste au Courrier Laval, ex-conseillère au Conseil de presse du Québec
Souvenirs et admiration
Je n’ai que de bons mots et de formidables souvenirs de ces nombreuses années de partage d’idées, de confidences et d’échanges avec ce «bougre de journaliste» qu’est Stéphane St-Amour.
C’est un jeune homme si perspicace – fouineur invétéré, discret, obstiné et bourré de talent – que j’ai eu le plaisir et le privilège de côtoyer pendant de nombreuses années, alors que j’animais les Galas Dunamis et les Midis-Causeries de la CCIL, il y a plus de 20 ans et encore tout récemment.
Les élections aux trois paliers de gouvernement, règlements, appels d’offre, nominations, l’actualité générale, nos humeurs, projets et fréquentations, tous les sujets y passaient avec beaucoup de rigueur, d’intensité et de plaisir.
Même qu’à un moment donné nous avions des «allures de gamins un peu gagas» lorsque nous échangions sur un sujet aussi personnel que la paternité. Stéphane qui se préparait depuis quelque temps à l’arrivée de Milan était aussi passionné que moi – avec mes trois enfants déjà adolescents et adultes – pour établir des liens avec sa propre progéniture sur certains traits de caractère, aptitudes et ressemblances. Des moments inoubliables de pure complicité!
Ce cher Stéphane aura donc choisi de consacrer sa carrière de journaliste au COURRIER LAVAL et de nous faire cadeau pendant toutes ces années de sa plume, sa loyauté et son opiniâtreté. Ce n’est pourtant pas parce que sa candidature n’était pas convoitée, loin de là, les offres pleuvaient, mais il a su résister aux chants des sirènes pour se consacrer pleinement à l’actualité lavalloise. Faut le faire!
On peut te dire merci Stéphane pour tous les dossiers que tu as débusqués et toutes les histoires que tu as portées à notre attention.
- Merci Stéphane pour tes recherches, ta pugnacité et ton obstination;
- Merci Stéphane d’avoir résisté au premier et souvent même au deuxième refus;
- Merci Stéphane pour ta rigueur, ta droiture et ta persévérance;
- Merci Stéphane pour avoir résisté à la fraternisation avec les décideurs.
Si tu n’avais pas été là imagine les primeurs et les informations privilégiées que nous aurions loupées.
Bref, au nom de l’intérêt public, MERCI Stéphane de nous avoir guidé avec autant de brio et de discernement dans les méandres de l’actualité sans aucun ton revanchard, mais surtout sans jamais pervertir ton souci obsessionnel de présenter les deux côtés de la médaille et de faire triompher – en bon journaliste – les faits de la vérité.
Tu laisses à la collectivité lavalloise, même québécoise, un héritage colossal avec ces 40 ans de métier exemplaire consacrés à Laval.
Mais surtout, ce qui m’impressionne le plus chez toi c’est la liberté avec laquelle tu as su t’inspirer pour nous raconter tes histoires. C’est George Orwell qui disait: «La liberté c’est de pouvoir dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre».
Et toi mon ami tu peux être extrêmement fier de nous avoir fait ce cadeau si précieux de TA LIBERTÉ! Et pour ça on ne te remerciera jamais assez mon très cher Stéphane.
Marius Brisson, journaliste présentateur (TQS/RDI/TVA), président fondateur de Solution Point Com Inc.
Le grand frère
À la fin 1999, Stéphane St-Amour faisait déjà figure de vétéran dans les bureaux du Courrier Laval. Au lendemain d’un changement de garde dans la rédaction, Stéphane assurait son rôle avec confiance et il a reçu la nouvelle équipe les bras grands ouverts.
Casquette à l’envers vissée sur le crâne, Stéphane pilotait alors les hebdos Connexions Affaires Laval et Quoi. Le premier consacré au milieu des affaires et le second à la vie culturelle de ce qui était alors la troisième ville du Québec.
Stéphane devait travailler en solitaire et laisser les journalistes du Courrier Laval prendre leurs aises. Dans les faits, il était toujours à l’affût de nos démarches, à nous lire et à nous prodiguer de nombreux conseils. Laval est une ville complexe pour qui ne la connaît pas. Stéphane a toujours été prêt à nous aider à trouver la bonne personne à joindre et à communiquer avec «les acteurs du milieu».
Ce journaliste redoutable est l’un des deux plus grands conteurs que j’ai rencontrés dans ma vie. Il sait captiver son auditoire et rappeler des anecdotes autant pour dérider une équipe que pour mettre en contexte un enjeu particulier.
Pour les jeunes journalistes de cette époque, Stéphane a été plus qu’un simple collègue ou un mentor. Il a été un grand frère qui les regardait évoluer avec bienveillance et même parfois de l’admiration. C’est le type de personne prêt à aider, voire à défendre, les membres de son équipe.
Quarante ans de métier. Quarante années de travail dans le même média d’information. Que voilà un accomplissement exceptionnel !
Depuis 1983, ce grand sensible a affronté mille et un périls et de nombreuses confrontations avec des personnalités lavalloises d’importance. Nous voici en 2023 et il est toujours debout à poursuivre son métier d’informer les Lavallois.
Ses lecteurs ont de la chance. Longue vie à Stéphane et longue vie au Courrier Laval!
Daniel Dubrûle, Chef de division à La Presse, journaliste au Courrier Laval 1999-2001
Compagnon d’arme
Franchement, 40 ans à travailler dans les hebdos et particulièrement dans le même journal, ça force l’admiration. Avec tous les changements de propriété et de directions qu’ont connus les journaux, les réformes administratives, l’évolution technologique, l’internet, beaucoup sont tombés au combat ou ont choisi « d’aller relever de nouveaux défis », formule polie pour expliquer bien des départs.
Mais pour moi, Stéphane n’est pas qu’un soldat exemplaire de la brigade de l’information régionale au Québec. Il a été un formidable camarade, lors des négociations patronales-syndicales pour le renouvellement de plusieurs conventions collectives des journalistes syndiqués des hebdos de la région de Montréal.
Enfin, j’ai pu apprécier son humour bien particulier, son sens aigu de la formule qui «punch», sa formidable mémoire des petits et grands événements qui ont marqué la vie de la presse hebdomadaire à Laval et dans la couronne nord. Plus que tout, son intégrité professionnelle et sa capacité de rester debout devant les vents contraires, me le rendent inoubliable. Chapeau, camarade!
Donald Brouillette, ex-journaliste au Courrier de Sainte-Thérèse et ex-président du Syndicat de l’information de Transcontinental
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