Trois répondant sur quatre (76 %) à un sondage sur l’avenir du bois du Trait-Carré souhaitent sa protection et qu’on le rende accessible au public.
Du 19 avril au 3 mai dernier, ils sont 902 Lavallois à avoir répondu en ligne au questionnaire conjointement préparé par le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, CANOPÉE – Le réseau des bois de Laval, Les Amis du Trait-Carré et Les Amis du Boisé du Souvenir.
Quatre-vingt-douze pour cent (92 %) d’entre eux jugent pertinent que la Ville acquière les lots contigus au bois du Trait-Carré et les ajoute aux milieux naturels dont elle est déjà propriétaire.
Inquiétude
Toujours selon ce coup de sonde, plus de 80 % des répondants se disent de moyennement à très inquiets quant à la dégradation et la perte de biodiversité que pourrait entraîner l’aménagement de ce milieu naturel de 12 hectares situé au cœur du centre-ville.
De fait, le sondage révèle que 9 Lavallois sur 10 souhaitent des aménagements à faible impact sur le milieu et que presqu’autant (80 %) rejettent l’idée d’y implanter un bâtiment communautaire.
Un étang aménagé gagne la faveur de 65 % des gens sondés, alors que 59 % affichent une préférence pour la mise en valeur du patrimoine agricole du boisé et que 55 % privilégieraient plutôt des jardins communautaires.
Mémoire
Les résultats et l’analyse de ce sondage, une proposition d’aménagement révisée de même que plusieurs recommandations en lien avec le projet de Plan particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville figurent dans un mémoire de 79 pages déposé dans le cadre de la consultation publique menée par la Ville.
«Notre souhait commun est que notre démarche permette d’aiguiller la Ville de Laval dans la planification de son centre-ville en consolidant l’attractivité et l’écologie d’un des rares poumons verts de ce secteur très urbanisé», affirment les auteurs du mémoire dans un communiqué publié le 21 juin.
Reconnaissance officielle
Trois ans après l’acquisition du bois du Trait-Carré, qui aura finalement coûté 28 M$, aucune information n’a encore transpiré quant au sort que la Ville lui réserve, rappelle les quatre organismes environnementaux et groupes de citoyens.
«Le projet de PPU du centre-ville attribue l’affectation Institutionnelle et publique aux 12 hectares de propriété municipale et les considère comme des espaces verts plutôt que naturels, ouvrant ainsi la porte à un empiétement important sur l’écosystème. C’est d’ailleurs l’une des raisons ayant motivé la mise sur pied de ce sondage», observent-ils.
Contrairement à un milieu reconnu espace naturel, celui désigné comme espace vert s’expose «à un usage intensif du sol pour fins de parc ou d’espaces publics plutôt qu’à une conservation du milieu», peut-on lire à la page 8 du mémoire.
Incidemment, le CRE, CANOPÉE, Les Amis du Trait-Carré et du Boisé du Souvenir soutiennent que leur démarche avait pour but de «jeter les bases d’une reconnaissance officielle du bois du Trait-Carré comme espace protégé par la Ville de Laval [et] d’en faire un espace naturel accessible à tous».
Du coup, cette consultation en ligne aura eu pour effet d’«enclencher un processus de cocréation d’un plan de conservation et de mise en valeur» de ce bois dont la préservation intégrale, rappelons-le, avait été obtenue à l’arraché à la séance du conseil municipal du 7 août 2018. Ce soir-là, n’eut été de la crise politique qui reléguait le maire Marc Demers au rang de minoritaire, la Ville aurait cédé au Groupe immobilier FTQ pour la somme de 17,5 M$ un peu plus de la moitié du bois du Trait-Carré.