En ce Jour de deuil, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rappelé que l’an dernier, sept travailleurs ont perdu la vie dans la région de Laval, soit un lors d’un accident du travail et six des suites d’une maladie professionnelle.
En 2020, 5373 personnes ont aussi été blessées lors d’un accident du travail ou victimes d’une maladie professionnelle.
Au cours de cette même année partout au Québec, ce sont 57 personnes qui ont perdu la vie lors d’un accident du travail, soit le même nombre qu’en 2019.
De plus, 116 personnes sont décédées des suites d’une maladie professionnelle, ce qui représente une diminution de 17 décès par rapport à 2019. La CNESST déplore donc un total de 173 décès en 2020.
Par ailleurs, toujours au Québec l’an dernier, 94 750 personnes ont subi un accident du travail. De plus, 9982 travailleurs et travailleuses ont été victimes d’une maladie professionnelle, une diminution de 2802 par rapport à 2019.
Au total, 104 732 lésions professionnelles ont été recensées, ce qui représente une diminution de 2 733 par rapport à 2019.
Notons que les lésions professionnelles en lien avec la COVID-19 ont été de 16 614, toutes régions comprises. On compte également huit décès liés à la COVID-19.
Depuis 2003, après un décret du Bureau international du travail, chaque 28 avril est une journée de commémoration mondiale. C’est l’occasion d’honorer la mémoire des personnes décédées ou blessées au travail et de rappeler aux travailleurs, travailleuses et employeurs l’importance d’agir pour rendre les milieux de travail plus sécuritaires.
«Cette année, c’est aussi un moment privilégié pour rendre hommage au personnel des secteurs essentiels qui a travaillé, malgré la pandémie et souvent dans des conditions difficiles, pour le bien de la collectivité», indique aussi la CNESST dans son communiqué.
Autres réactions
Pour sa part, en ce Jour de deuil, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN) ont particulièrement exprimé leur solidarité avec les victimes de la COVID-19, virus souvent propagé au travail.
«Ayons une pensée pour les 40 000 personnes des secteurs de la santé et des services sociaux, et tout le personnel qui participe à l’éducation de nos enfants, bien souvent des femmes, qui ont contracté le virus, a demandé Dominique Daigneault présidente du CCMM–CSN, par voie de communiqué. N’oublions pas, non plus, les milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé qui ont souffert de la maladie. Pour l’ensemble de ces gens, observons une minute de silence à 10 heures, aujourd’hui, dans tous les milieux de travail de la région.»
Les syndicats ont aussi profité de l’occasion pour remettre en question le projet de loi 59, qui propose une réforme en santé-sécurité au travail. Selon eux, celle-ci va « va compliquer et judiciariser la réadaptation des victimes en échange de trop maigres avancées en prévention. Pire encore, l’abolition des groupes prioritaires prévus par la loi actuelle privera les milieux de travail industriels des mécanismes éprouvés depuis les 40 dernières années.»
Parmi les questions posées au gouvernement québécois par ces travailleuses et travailleurs: «À quand, par exemple, une vraie reconnaissance des problèmes d’épuisement au travail? Quand va-t-on répandre les mécanismes de prévention efficaces, décentralisés avec des moyens encadrés pour les faire fonctionner? Quand va-t-on admettre que lorsque le travail nous blesse, physiquement et psychologiquement, il faut le reconnaître, sans tracasseries administratives?» (B.L.)