Depuis le début du mois de février, six féminicides sont survenus en contexte conjugal au Québec, dont celui de Marly Edouard sur le territoire lavallois.
Le 21 février, la femme de 32 ans avait été retrouvée morte dans un stationnement extérieur d’un immeuble résidentiel de la rue des Châteaux, dans Chomedey.
L’enquête a été prise en charge par le Bureau des enquêtes indépendantes, alors que la victime avait contacté le Service de police de Laval deux jours avant son assassinat.
Cinq autres femmes ont également été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis six semaines, soit Elisapee Angma, Nancy Roy, Myriam Dallaire, Sylvie Bisson et Nadège Jolicoeur.
Budget attendu
Devant ces événements tragiques, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale exige un budget 2021 «à la hauteur de l’urgence».
«Le budget 2021-2022 est décisif : le gouvernement décidera-t-il de rehausser le financement actuellement insuffisant des ressources d’aide spécialisées en violence conjugale et d’investir pour un changement des mentalités à long terme?, interroge Chantal Arseneault, présidente du Regroupement, via communiqué. L’inverse serait irresponsable. Notre espoir dans ce budget est immense pour dépasser le statut quo.»
Selon le Regroupement, le manque de financement fragilise ses équipes et les obligent à couper considérablement dans leurs services.
Ainsi, il compte sur le budget, qui sera dévoilé le 25 mars, pour lui permettre de «multiplier les actions structurantes […] pour faire reculer la violence faite aux femmes».
«Avec un rehaussement de notre financement, on pourrait aller bien au-delà de la réponse aux besoins urgents des femmes et travailler à renforcer la prévention de la violence conjugale en impliquant nos communautés, partage le présidente. Cela inclut la formation des acteurs de différents milieux – justice, police, santé et services sociaux, éducation, etc. –, le renforcement de la concertation pour tisser un filet de sécurité solide, ou encore la sensibilisation dans les écoles pour éduquer les générations futures à des relations saines et égalitaires.» (C.R.)