Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, était de passage au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, le 9 juin, pour annoncer un financement de 400 000 $ à l’organisme Éco-Nature.
Cette somme, qui s’étale sur quatre ans, contribuera à la protection et la restauration des habitats en milieu urbain, dont ceux d’une dizaine d’espèces en péril tels la tortue serpentine, le Petit Blongios, une espèce d’oiseau aquatique, et la carmantine d’Amérique, une plante aquatique, a précisé le ministre.
Éventail de mesures
Directrice générale de l’organisme bénéficiaire et gestionnaire du parc, Christine Métayer a d’ailleurs indiqué que cet appui financier profite déjà à son Centre de réhabilitation pour les tortues du Québec qui, depuis 2016, veille au rétablissement de ces espèces indigènes en situation précaire.
En restaurant des habitats à travers les îles, marécages, marais, boisés et friches de ce refuge faunique de 26 hectares d’aires protégées, l’équipe de conservation d’Éco-Nature verra, entre autres, à stabiliser des berges et contrôler les espèces exotiques envahissantes, a mentionné Mme Métayer.
L’octroi fédéral financera également des activités de sensibilisation auprès de la communauté en matière de pratiques bénéfiques à adopter pour protéger les habitats et leurs espèces.
«Cet investissement de 400 000 $ va nous permettre de mieux protéger les espèces vulnérables qui sont sur le territoire de la rivière des Mille Îles», s’est réjoui le maire Stéphane Boyer. À cet égard, pas moins de 86 espèces animales et végétales désignées en péril ou à statut précaire ont été recensées sur le site.
Accroître le refuge… de 40 fois
Le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles est reconnu comme le plus grand refuge faunique protégé de la région métropolitaine de Montréal. Il abrite les deux tiers de la faune vertébrée du Québec.
«C’est un bassin de biodiversité absolument incroyable», a fait valoir M. Boyer. D’où la volonté des Villes riveraines d’accroître son statut d’aire protégée de 40 fois la superficie actuelle pour atteindre le millier d’hectares, n’a pas manqué de rappeler le maire de Laval.
L’objectif: soustraire ce milieu de la pression liée à l’urbanisation.
À elle seule, Laval contribuerait pour 568 hectares d’îles et de terrains riverains ou en lien écologique avec la rivière. Incidemment, une résolution adoptée par le conseil municipal à l’hiver 2022 prévoit l’annexion au refuge faunique de 432 lots de propriété municipale, lesquels représentent une superficie équivalant à 800 terrains de soccer. Le dossier est depuis en analyse au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.
Les 8 autres municipalités bordant les 42 kilomètres de rivière reliant Saint-Eustache à Terrebonne doubleraient la mise.
Qualité de vie
Également présent au point de presse, le maire de Rosemère et préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville, Eric Westram, a vanté «les services écosystémiques indispensables» que génèrent les milieux naturels de la rivière des Mille Îles.
Il a mentionné que le projet de doter l’écosystème de la rivière d’un statut de parc de conservation métropolitain demeure «un élément clé pour la restauration et la protection des habitats et des espèces en péril» et qu’en ce sens, l’aide financière annoncée par Ottawa se veut un encouragement dans la poursuite de la démarche en cours.