Le dernier sondage d’Éduc’alcool démontre que les résidents de Laval sont plus raisonnables que la moyenne québécoise, cependant une grande différence d’habitudes existe entre les allophones, anglophones et francophones de la région.
Pas moins de 83 % des résidents de Laval disent avoir consommé de l’alcool au moins une fois au cours des 12 derniers mois, ce qui est 2% au-dessous de la moyenne québécoise, démontre la plus vaste enquête jamais faite sur la relation de chacune des régions du Québec avec l’alcool menée par CROP tous les deux ans pour le compte d’Éduc’alcool.
La répartition des consommateurs lavallois est toutefois inégale, souligne le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy.
«Il faut comprendre qu’il a trois Laval: les francophones, les anglophones et les allophones, explique-t-il. Il y a des différences marquées entre eux qui sont significatives dans certains cas.»
Les francophones sont les plus nombreux à consommer, mais ils se font dépasser par les anglophones lorsqu’il est question de consommation excessive. Les allophones, quant à eux, se démarquent par une plus grande modération dans leur consommation d’alcool.
Le pourcentage des allophones lavallois qui consomment de l’alcool est de 73%. « C’est un bon 15% de moins que la moyenne québécoise, ajoute M. Sacy. Règle générale, les Lavallois francophones ressemblent aux autres francophones du Québec et les Lavallois anglophones ressemblent aux autres anglophones du Québec. Ce qui débalance le résultat est la différence entre les trois Laval.»
Avec les nouveaux arrivants qui s’y installent, Laval change. Selon un rapport publié par la Communauté métropolitaine de Montréal cette année, Laval est la deuxième ville du Québec avec la plus importante population issue de l’immigration avec 28,5%. Selon Hubert Sacy, ces personnes proviennent essentiellement d’endroits où il se boit peu d’alcool.
Encore du travail à faire
Bien que les Lavallois soient parmi les consommateurs les plus modérés du Québec, il reste que les épisodes de consommation excessive et ceux de conduite avec les facultés affaiblies sont encore trop nombreux, pense M. Sacy.
«En tant qu’organisme d’éducation et de prévention, on en tire une seule conclusion: notre travail de sensibilisation n’est pas terminé », remarque-t-il.
Éduc’Alcool compte donc sensibiliser les gens à la nécessité absolue de respecter les limites de consommation d’alcool recommandées. L’organisation prévoit d’ailleurs lancer une campagne à la rentrée pour sensibiliser les jeunes aux dangers de mélanger l’alcool et le cannabis.
Hubert Sacy demande également au gouvernement d’augmenter le nombre de barrages routiers pour décourager les gens à conduire avec des facultés affaiblies. De plus, le directeur général souhaiterait qu’un cours soit obligatoire pour les serveurs dans les bars afin de les aider à mieux gérer les clients excessifs.
«Dans toutes les grandes provinces du Canada où ce cours se donne, la conduite avec les facultés affaiblies diminue», exprime-t-il.