Tout juste âgés de 21 et 23 ans, Lynette Israilian et Dominique Beauséjour-Ostiguy représentent la relève lavalloise en musique classique. La violoniste a gagné le grand prix du concours musique du Canada chez les 19 à 30 ans, alors que le violoncelliste a triomphé lors du concours Prix d’Europe, cet été.
En terminant au premier rang, la jeune femme a mérité la chance de jouer avec l’Orchestre Métropolitain, un véritable rêve pour elle.
Pour sa part, le résident de Laval-des-Rapides a gagné une bourse de 25 000 $ pour perfectionner son art à l’extérieur du Québec. Il aimerait d’abord conclure ses études et utiliser l’argent pour des cours sporadiques en Europe.
«Les styles européen et américain sont très différents, d’expliquer Dominique Beauséjour-Ostiguy. Ici, la technique est impeccable et nous ajoutons beaucoup de vibrato dans le son. Là-bas, le jeu d’archet est subtil, le son est sculpté.»
Pour les deux musiciens du Conservatoire de musique de Montréal, leur victoire est liée au plus puissant moment musical de leur carrière.
Violon
Violoniste dès l’âge de quatre ans, Lynette Israilian a tout de même étudié les sciences naturelles au cégep avant de poursuivre en musique. Lors de l’étape provinciale du concours dont elle est sortie triomphante, elle a joué cinq morceaux, incluant du Bach et Mozart.
Sa note de 96 % lui a permis de se qualifier pour la finale nationale, tenue à Montréal. Elle s’est démarquée des 49 candidats de sa catégorie pour empocher 3000 $ et, surtout, jouer avec un orchestre professionnel.
L’appel est survenu deux semaines avant le concert, en juillet. «Jamais je n’avais joué avec des gens aussi forts, a-t-elle avoué. Quand quelque chose ne fonctionnait pas, cinq minutes étaient nécessaires pour corriger les fautes. C’était incroyable.»
La résidente de Sainte-Dorothée a des cours du lundi au jeudi et profite de ses temps libres pour pratiquer. Elle vise le concours de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) l’année prochaine.
Violoncelle
Né de deux parents pianistes, Dominique Beauséjour-Ostiguy a suivi leur exemple à l’âge de cinq ans, en plus d’ajouter l’instrument à cordes trois années plus tard. «Je me spécialise en violoncelle, mais je me sers encore du piano pour composer», a-t-il expliqué.
Depuis, la musique ne l’a jamais quitté, lui qui complète une maîtrise en interprétation. Au concours Prix d’Europe, il a attiré l’attention des juges, qui l’ont choisi parmi les 30 demi-finalistes et 8 finalistes. «Je n’étais pas satisfait de ma performance en demi-finale, mais on m’a sélectionné, a-t-il commenté. On me laissait ma chance. Je me suis dit que j’allais leur montrer ce dont j’étais capable.»
Avec le stress évacué, il a joué de façon fluide. La nervosité a suivi, car le gagnant n’était pas annoncé avant le concert-gala, en soirée. «Je n’ai jamais aussi bien joué et j’étais parmi les finalistes, a-t-il ajouté. Quand on a nommé mon nom, c’était un beau moment.»
Groupe
En plus de leur ambition en solo, les deux artistes ont joué parmi des groupes. Dominique Beauséjour-Ostiguy a trois concertos prévus dans les prochains mois. Le premier, le 13 octobre, est une pièce de Antonín Dvořák jouée avec l’orchestre de l’Université de Montréal.
Il fait également partie du Trio de l’Île avec deux autres Lavallois, ainsi que le quatuor à cordes Andara et le duo BOA avec sa copine.
Lynette Israilian performe parfois avec l’orchestre du Conservatoire et a des cours de musique de chambre en trio ou quatuor.