La Maison de Lina, L’Esther et le Prélude, qui accueillent des femmes victimes de violence conjugale à Laval, pressent le gouvernement d’ouvrir l’accès aux tests de dépistage pour toutes femmes qui demandent un accueil en maison d’hébergement.
Les maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale de Laval et le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval viennent de mettre sur pied un nouveau centre d’hébergement temporaire.
«On veut que les femmes n’hésitent pas à nous appeler si elles sont dans le besoin», Chantal Arseneault, présidente de la maison L’Esther à Laval.
Les femmes qui ont besoin d’être accueillies pourront passer 14 jours à cet endroit temporaire avant d’être redirigées vers l’une de trois maisons officielles de Laval.
«Ce site est ouvert dans le but d’éviter que le virus se propage dans les maisons si jamais l’une des nouvelles personnes est porteuse de la COVID-19», commente Chantal Arseneault, présidente des maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale de Laval.
Capacité d’accueil
Ouverte depuis le 15 avril, la maison temporaire pourra accueillir jusqu’à 17 unités d’hébergement pouvant accueillir des femmes et leurs enfants. La Maison de Lina, L’Esther et le Prélude n’ont pas encore enregistré de cas positifs à la COVID-19.
«On aimerait que les nouvelles femmes qu’on va accueillir en maison d’hébergement puissent être dépistées dès leur entrée à la maison temporaire, déclare Chantal Arsenault. Les femmes pourront passer seulement sept jours à cet endroit si on réussi à les faire tester de manière systématique. Cela évitera qu’elles partent à nouveau.»
Plus de vingt volontaires féministes avec une formation en violence conjugale assurent une présence chaleureuse et rassurante sur le site alternatif.
Importantes mesures sanitaires
Ce site est un endroit où les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants peuvent trouver refuge et soutien dans un environnement à haute sécurité physique, psychologique et sanitaire.
«Toutefois, confrontées à un protocole strict à respecter, pour une période de deux semaines, certaines femmes vont finalement se résoudre à rester avec leur conjoint violent, explique la présidente du regroupement. Il est important de les dépister rapidement pour qu’elles se sentent en sécurité à l’intérieur de nos maisons.»
Les trois maisons ont été proactives pour garantir la sécurité et santé des femmes hébergées et de leurs enfants afin de continuer à offrir leurs services.
«Depuis la fermeture des écoles, on a décidé d’acheter plus du matériel de protection, ajoute-t-elle. Des mesures sanitaires très importantes ont été prises à l’intérieur des maisons et aussi par les travailleuses sociales qui doivent tout laver et se changer à leur arrivée au travail.»
Situation actuelle des femmes
«Au début de la pandémie, plusieurs femmes sont parties des maisons d’hébergement, raconte Mme Arsenault. Les places se sont libérées rapidement et la demande au niveau des appels a aussi diminué pendant la période de confinement.»
En effet, «le nombre d’appels n’a pas encore augmenté cette semaine à Laval , mais on se prépare pour offrir des services dans les semaines et mois suivants la crise, comme ce fut le cas suite de la montée du mouvement #MeToo», précise Laurence Quevillon, intervenante au Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle (CPIVAS) de Laval.
Mme Quevillon affirme aussi que les appels en lien avec des agressions sexuelles antérieures ont augmenté pendant la quarantaine. «L’isolement fait en sorte qu’il y a une augmentation de l’anxiété et du stress.»
«On a déjà commencé à recevoir plus de demandes pour les maisons d’hébergement», conclut Chantal Arseneault, présidente de la maison L’Esther à Laval.
Par ailleurs,la Table de concertation de Laval en condition féminine et la Table de Concertation en Violence Conjugale et Agressions à Caractère Sexuel de Laval sont partie intégrante, avec Maison de Lina, La Maison L’Esther et Le Prélude. Ils ont participé en étroite collaboration avec le CISSS de Laval dans la mise en œuvre du site alternatif à Laval.