À l’origine de cette rencontre, ses tantes Manon Boyer et Suzanne Dupuis ont profité de l’occasion pour revenir sur les circonstances ayant entouré la mort de cette jeune femme de cœur et amoureuse de la vie, pour reprendre leurs mots.
Pas un choix éclairé
Concédant que sa nièce adorée avait sans doute signé comme tous les Témoins de Jéhovah, dont elle faisait partie, la carte à l’effet qu’elle refusait toute transfusion sanguine, Mme Dupuis se dit «convaincue à 100 % que jamais Éloïse aurait laissé son bébé [orphelin de mère]. C’est impossible. Ce n’était pas un choix éclairé».
Même certitude du côté de Mme Boyer: «Je lui ai parlé la veille de son accouchement. Elle en parlait comme du plus beau jour de sa vie. Elle disait vouloir cinq enfants.»
Toutes deux affirment qu’Éloïse n’était pas en état pour refuser une transfusion sanguine, elle qui avait perdu 80 % de son sang en l’espace de quelques jours, tenant ainsi pour responsable de sa mort «la police du sang des Témoins de Jéhovah qui interdisait l’accès à [sa] chambre», d’hôpital.
«Faut que ça arrête»
La mort d’Éloïse Dupuis est survenue une dizaine de jours après celle de Mirlande Cadet, 46 ans. Cette dernière, également membre des Témoins de Jéhovah, avait perdu la vie dans des circonstances similaires, à Montréal, le 3 octobre dernier.
«Il faut que ça arrête», insistent Mmes Dupuis et Boyer, qui poursuivent leur croisade afin de «changer» le Code civil du Québec. Elles réclament des élus qu’ils revoient la notion du consentement libre et éclairé quant au droit de consentir ou non à des soins.
«Ce n’est pas normal qu’une jeune maman de 26 ans perdre la vie en mettant son premier enfant au monde. La mort d’Éloïse doit avoir servi à quelque chose. Il ne faut pas qu’elle soit décédée pour rien. Faut que ça change.»