Le syndicat préhospitalier (SP), par la voie de son président, Réjean Leclerc, propose que des ambulanciers en fin de carrière assurent le service de premiers répondants (PR) à Laval, aujourd’hui inexistant.
Ces paramédicaux sillonneraient le territoire dans un véhicule ordinaire qui resterait sur l’île Jésus.
«Le but est d’améliorer le temps de réponse aux appels, ainsi que la qualité des soins. Ensuite, une ambulance pourrait, si c’est nécessaire, venir chercher le patient et le transporter dans une clinique ou à l’hôpital», explique Réjean Leclerc.
Les premiers répondants à Montréal
À Montréal, lespremiers répondantssont les pompiers. Ils se rendent chez les patients classés priorité 1 par les professionnels du 911. «Le but est qu’ils interviennent rapidement, c’est surtout important lorsque le patient souffre de problèmes cardiaques», explique un ambulancier lavallois qui a souhaité garder l’anonymat.
Selon lui, «le service fonctionne plus ou moins bien à Montréal. Les paramédicaux âgés de 60 ans et plus assureraient commepremier répondantune meilleure qualité de soins que les pompiers et n’auraient plus à soulever de charges. Ils devraient aussi pouvoir annuler l’ambulance si elle n’est pas nécessaire», dit-il.
En discussion avec Urgences-Santé
Le syndicat préhospitalier est en discussion avec Urgences-Santé depuis 2008 et tente de convaincre le maire de Laval.
Le véhicule qui resterait sur l’île Jésus ne serait pas une ambulance, mais disposerait du même équipement, mise à part la civière. Il coûterait 60 000$ contre 150 000$ pour une ambulance, selon les estimations du président du SP.
«Nos membres sont très friands de ce genre de projets, car ils améliorent le service à la population et assurent une bonne longévité de carrière à ceux qui ne peuvent plus soulever de charges», explique-t-il.
Qu’en disent les pompiers de Laval ?
«Notre mission première est d’éteindre les feux, d’effectuer des sauvetages et des désincarcérations», rappelle Alain Gauthier, directeur du département Sécurité incendie de la ville.
Avec 288 pompiers et 9 casernes sur le territoire, les pompiers lavallois effectuent 5 à 6000 sorties par an. «Urgences-santé nous dit que devenir premier répondant engendrerait près de 12 500 appels supplémentaires», déclare Alain Gauthier.
«À Montréal, l’organisme fédéral avait estimé le nombre d’appels supplémentaires à 50 000, les pompiers en ont reçu 80 000, note M. Gauthier.
«Si nous n’augmentons pas nos effectifs, cela risque de compromettre la sécurité en cas d’incendie», conclut-il.
À la Ville de Laval, on nous répond que le dossier est à l’étude.