La maltraitance touche les gens de 65 ans et plus vivant en grande majorité à domicile et l’abus financier est la forme la plus répandue, explique François Godin, coordonnateur spécialisé en lutte contre la maltraitance envers les aînés – région Laval (CISSS).
«Il y a eu l’arnaque des grands-parents, explique-t-il, rappelant ces coups de fil visant à soutirer de l’argent en prenant une fausse identité. On pense aussi à l’abus intrafamilial qui, dans la grande partie des cas, est non intentionnel, mais fait par des proches qui sont eux-mêmes en difficulté. Nous intervenons et accompagnons ces aînés qui peuvent se sentir honteux, coupables et avoir peur des représailles. On leur fait comprendre qu’on peut apporter de l’aide au proche, que ce soit leur fille ou leur fils.»
Un des moyens pour contrer la maltraitance, dont le facteur de risque augmente avec la perte d’autonomie, les troubles cognitifs et l’isolement, a été de former une centaine de policiers, explique François Godin, qui a travaillé en collaboration avec Francine Côté-Demers, directrice de Dira-Laval, un organisme de soutien pour aînés. Un aide-mémoire aidant à la détection de la maltraitance a d’ailleurs été distribué aux agents.
«Un aide-mémoire existe aussi pour nos autres partenaires. Si nous avons un signalement, nous faisons les vérifications. Cela peut mener à des démarches au criminel, mais la majorité demande beaucoup plus de suivi aux niveaux psychosocial, soins et services», note François Godin, ajoutant que les équipes du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Laval donnant des soins à domicile aux aînés en perte d’autonomie sont également outillées afin de détecter la maltraitance.
Intervention concertée
Une des mesures proposées dans la nouvelle Loi 115 sur la maltraitance des aînés et toute autre personne vulnérable (voir texte en page 5) est la mise sur pied d’un processus d’intervention concerté, déjà bien ficelé sur le territoire.
«Il y aura des dizaines de joueurs (policiers, procureur de la Couronne, notaire) sur ce comité sous-judiciaire qui se penchera sur les cas les plus complexes, explique Francine Côté Demers, directrice générale de Dira-Laval. Ici, c’est déjà réglé et signé parce que nous disposons de beaucoup de services comparativement à d’autres régions du Québec.»
Ressource de première ligne et intervenante sur le terrain, l’organisme Dira-Laval s’est penché sur 253 dossiers de maltraitance pour la période 2016-2017. Dans sa liste d’interventions, les abus locatifs viennent au premier rang (137), suivis des abus financiers (57), psychologiques (45) et physiques (14). La clientèle qui a reçu le plus de support est composée majoritairement de femmes âgées de 79 ans et plus.
«Habituellement, ça se règle assez rapidement, mais il y a des cas plus difficiles, comme celui d’un monsieur dont nous avons dû geler les comptes de banque parce que sa petite-fille abusait de lui», confie-t-elle.
L’an dernier, une dizaine de bénévoles de Dira-Laval ont offert 65 conférences sur la maltraitance et cette activité de sensibilisation et de prévention rejoint des milliers de personnes. «Parfois, les gens ne savent même pas qu’ils en sont victimes», rapporte la directrice.
En septembre, Dira-Laval ajoutera le sujet de l’intimidation dans les résidences à son agenda de tournée, un projet issu du programme Québec ami des aînés (QADA).
«Il y en aura 20-25 par année. Ça se fera sous forme de tables rondes, avec des jeux. L’intimidation, ça peut mener à la dépression et l’anxiété», révèle Francine Côté-Demers, ajoutant qu’il y a «beaucoup d’effort de la part de la ministre Charbonneau pour enrayer tout ça (maltraitance et intimidation)».
Autre bond démographique
Dans un profil thématique sur le vieillissement sur l’île, publié l’an dernier par le CISSS, on y apprend qu’en 2036, Laval sera la région ayant la plus faible proportion d’aînés, avec 23,7 %. Cependant, on prévoit un bond de 78,2 % d’ici les 19 prochaines années, une augmentation beaucoup moins forte comparée à celle de 357,6 % enregistrée depuis 1981.
Pour soutenir les aînés, divers programmes, comme Santé EntourÂGE, qui garde cette clientèle alerte et en santé, et «Ce n’est pas correct», outillant voisins, famille et amis afin qu’ils reconnaissent les signes de la maltraitance, sont déployés, alors que des organismes, tel le Comité Lavallois en abus et violence envers les aînés (CLAVA), sont présents comme ressources.
«Il y a une histoire que j’aimerais partager, raconte François Godin. Une aînée s’était fait escroquer au téléphone et elle n’en avait pas parlé à personne, parce qu’elle se sentait coupable et honteuse. Quelques mois plus tard, elle reçoit un deuxième appel, mais elle ne tombe pas dans le panneau et décide qu’elle en a assez. Aujourd’hui, elle sert de « brebis » sur Internet et attrape des fraudeurs! Quand ces derniers viennent chez elle pour chercher de l’argent, ce sont les policiers qui les attendent. C’est un bel exemple qu’il ne faut pas voir les aînés juste comme des victimes.»
La maltraitance touche les gens de 65 ans et plus vivant en grande majorité à domicile et l’abus financier est la forme la plus répandue, explique François Godin, coordonnateur spécialisé en lutte contre la maltraitance envers les aînés – région Laval (CISSS).
«Il y a eu l’arnaque des grands-parents, explique-t-il, rappelant ces coups de fil visant à soutirer de l’argent en prenant une fausse identité. On pense aussi à l’abus intrafamilial qui, dans la grande partie des cas, est non intentionnel, mais fait par des proches qui sont eux-mêmes en difficulté. Nous intervenons et accompagnons ces aînés qui peuvent se sentir honteux, coupables et avoir peur des représailles. On leur fait comprendre qu’on peut apporter de l’aide au proche, que ce soit leur fille ou leur fils.»
Un des moyens pour contrer la maltraitance, dont le facteur de risque augmente avec la perte d’autonomie, les troubles cognitifs et l’isolement, a été de former une centaine de policiers, explique François Godin, qui a travaillé en collaboration avec Francine Côté-Demers, directrice de Dira-Laval, un organisme de soutien pour aînés. Un aide-mémoire aidant à la détection de la maltraitance a d’ailleurs été distribué aux agents.
«Un aide-mémoire existe aussi pour nos autres partenaires. Si nous avons un signalement, nous faisons les vérifications. Cela peut mener à des démarches au criminel, mais la majorité demande beaucoup plus de suivi aux niveaux psychosocial, soins et services», note François Godin, ajoutant que les équipes du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) de Laval donnant des soins à domicile aux aînés en perte d’autonomie sont également outillées afin de détecter la maltraitance.
Intervention concertée
Une des mesures proposées dans la nouvelle Loi 115 sur la maltraitance des aînés et toute autre personne vulnérable (voir texte en page 5) est la mise sur pied d’un processus d’intervention concerté, déjà bien ficelé sur le territoire.
«Il y aura des dizaines de joueurs (policiers, procureur de la Couronne, notaire) sur ce comité sous-judiciaire qui se penchera sur les cas les plus complexes, explique Francine Côté Demers, directrice générale de Dira-Laval. Ici, c’est déjà réglé et signé parce que nous disposons de beaucoup de services comparativement à d’autres régions du Québec.»
Ressource de première ligne et intervenante sur le terrain, l’organisme Dira-Laval s’est penché sur 253 dossiers de maltraitance pour la période 2016-2017. Dans sa liste d’interventions, les abus locatifs viennent au premier rang (137), suivis des abus financiers (57), psychologiques (45) et physiques (14). La clientèle qui a reçu le plus de support est composée majoritairement de femmes âgées de 79 ans et plus.
«Habituellement, ça se règle assez rapidement, mais il y a des cas plus difficiles, comme celui d’un monsieur dont nous avons dû geler les comptes de banque parce que sa petite-fille abusait de lui», confie-t-elle.
L’an dernier, une dizaine de bénévoles de Dira-Laval ont offert 65 conférences sur la maltraitance et cette activité de sensibilisation et de prévention rejoint des milliers de personnes. «Parfois, les gens ne savent même pas qu’ils en sont victimes», rapporte la directrice.
En septembre, Dira-Laval ajoutera le sujet de l’intimidation dans les résidences à son agenda de tournée, un projet issu du programme Québec ami des aînés (QADA).
«Il y en aura 20-25 par année. Ça se fera sous forme de tables rondes, avec des jeux. L’intimidation, ça peut mener à la dépression et l’anxiété», révèle Francine Côté-Demers, ajoutant qu’il y a «beaucoup d’effort de la part de la ministre Charbonneau pour enrayer tout ça (maltraitance et intimidation)».
Autre bond démographique
Dans un profil thématique sur le vieillissement sur l’île, publié l’an dernier par le CISSS, on y apprend qu’en 2036, Laval sera la région ayant la plus faible proportion d’aînés, avec 23,7 %. Cependant, on prévoit un bond de 78,2 % d’ici les 19 prochaines années, une augmentation beaucoup moins forte comparée à celle de 357,6 % enregistrée depuis 1981.
Pour soutenir les aînés, divers programmes, comme Santé EntourÂGE, qui garde cette clientèle alerte et en santé, et «Ce n’est pas correct», outillant voisins, famille et amis afin qu’ils reconnaissent les signes de la maltraitance, sont déployés, alors que des organismes, tel le Comité Lavallois en abus et violence envers les aînés (CLAVA), sont présents comme ressources.
«Il y a une histoire que j’aimerais partager, raconte François Godin. Une aînée s’était fait escroquer au téléphone et elle n’en avait pas parlé à personne, parce qu’elle se sentait coupable et honteuse. Quelques mois plus tard, elle reçoit un deuxième appel, mais elle ne tombe pas dans le panneau et décide qu’elle en a assez. Aujourd’hui, elle sert de « brebis » sur Internet et attrape des fraudeurs! Quand ces derniers viennent chez elle pour chercher de l’argent, ce sont les policiers qui les attendent. C’est un bel exemple qu’il ne faut pas voir les aînés juste comme des victimes.»