La disparition des épiceries de quartier et l’établissement des centres commerciaux aux abords des autoroutes rend difficile l’accès à une alimentation de qualité pour les personnes âgées ou défavorisées, sans moyen de transport.
«Les nouvelles épiceries offrent de moins en moins de livraison, ou alors elles les chargent, ce qui constitue un frein économique», selon Alexandre St-Denis, coordonnateur du dossier en sécurité alimentaire à la Direction régionale de santé publique.
Bonne Boîte, bonne Bouffe
Depuis l’été 2009, le Centre de bénévolat – Moisson Laval coordonne le programme régional, Bonne Boîte Bonne Bouffe, lancé à Montréal deux ans auparavant.
Il permet d’aider les gens à inclure plus de fruits et légumes frais dans leur alimentation quotidienne.
«Les produits sont achetés en gros à Montréal pour des personnes qui n’ont pas accès physiquement ou économiquement à des denrées de qualité, mais ce programme est ouvert à tous», insiste Alexandre St-Denis.
Des aliments 30 à 50 % moins chers
Au total, 16 points de chute distribuent toutes les deux semaines des boîtes de petite, moyenne et grande quantité à des prix de 30 à 50 % moins chers que dans les commerces. Ils sont installés dans des lieux où l’accès aux produits frais est difficile.
Selon Kathleen Gagnon, directrice du Centre de bénévolat de Laval, «Bonne Boîte Bonne Bouffe a reçu 1734 commandes au cours des dix derniers mois.»
Cartographie de Laval
Afin de dresser un portrait de la situation, une carte qui recense tous les marchés d’alimentation de la ville a été réalisée en 2007. Elle permet d’identifier les zones dites de «désert alimentaire».
«Nous avons déterminé qu’une distance de 500 mètres était acceptable pour se rendre à pied à un magasin ou un marché, soit un kilomètre aller-retour», explique M. St-Denis.
État de la situation
Le rapport, réalisé en 2006 par le Comité d’action en sécurité alimentaire de Laval (CASAL) de l’Agence de santé et des services sociaux, indique qu’il n’y a pas de corrélation systématique entre la qualité de l’offre et le revenu des ménages d’un quartier. «Une grande partie du secteur Chomedey a une excellente offre alimentaire, et ce, malgré la concentration élevée des indices de pauvreté matérielle et sociale.»
Le problème d’accessibilité se pose si les résidents de ces zones n’ont pas d’automobile, ce qui est le cas dans plusieurs secteurs de Saint-François, Pont-Viau, Laval-des-Rapides, Laval-Ouest et Sainte-Rose.
Cette carte de la disponibilité alimentaire à Laval doit être mise à jour prochainement afin de réévaluer la situation dans les quartiers qui évolue rapidement.
De l’insécurité alimentaire
Selon une enquête sur la santé des collectivités canadiennes réalisée en 2007, plus de 36 000 Lavallois craignent de manquer de nourriture, 23 000 vivent un manque de nourriture et 32 500 reconnaissent une insuffisance de variété et de qualité dans leur alimentation.
«L’insécurité alimentaire a des effets néfastes sur la santé et sur l’exclusion sociale des personnes qui la subissent», conclut le CASAL.
www.securitealimentairelaval.org
Les services alimentaires disponibles à Laval (2006)
• 44 épiceries
• 10 fruiteries
• 59 kiosques de fruits et légumes
• 18 organismes communautaires
Sont exclus de l’étude les dépanneurs, restaurants et autres services commerciaux ne pouvant assurer une disponibilité alimentaire adéquate à prix abordable.