ÉLECTIONS. La présidente du Bureau d’élection Laval, Chantal Ste-Marie, a été particulièrement occupée le 29 octobre, jour du vote par anticipation.
«J’ai passé la journée à recevoir des appels d’à peu près tout le monde», explique la greffière de la Ville qui, à ce titre, préside aux destinées du scrutin municipal.
Consigne mal comprise
De toute évidence, la consigne relativement à la présence des candidats à la porte des bureaux de vote a posé problème.
«Pour dimanche prochain, je vais émettre des directives beaucoup plus fermes. On est en train d’élaborer ça» fait part Mme Ste-Marie, dont le message préalablement passé aux représentants des partis et candidats indépendants a été bien mal saisi.
Essentiellement, il avait été précisé aux candidats et à leurs bénévoles de ne pas se tenir à l’intérieur des bureaux de vote ni près de la porte et de ne pas solliciter les électeurs sur les lieux de votation.
«Les [candidats] peuvent saluer les électeurs, mais en aucun moment je ne veux que les électeurs soient importunés. C’est pour le bon déroulement du vote», mentionne la présidente d’élection.
Dénonciation
Parmi les cas rapportés au Courrier Laval le jour du vote, il y a celui qui a nécessité l’intervention d’une avocate d’Élection Laval dépêchée au Collège Letendre, dans Laval-des-Rapides.
«Des bénévoles de la candidate du Mouvement lavallois allaient à la rencontre des citoyens avec de grands parapluies pour les accompagner jusqu’à la porte en les invitant à voter pour Isabella Tassoni. Je le sais, un bénévole m’a servi son petit discours sans savoir que j’étais également candidat», a relaté l’élu sortant Pierre Anthian (Parti Laval) qui a aussitôt dénoncé le cas auprès du préposé à l’information et au maintien de l’ordre (PRIMO) de ce bureau de vote.
Mme Ste-Marie, qui a rapidement été saisie de l’affaire, est à «vérifier les dires de l’un et de l’autre» pour «démêler ça», rappelant au passage que les jours d’élections «sont toujours chargées d’émotion», d’où l’importance de «faire la part des choses».
Cela dit, sans juger des allégations avancées, la présidente d’élection reconnaît qu’à première vue, cette sollicitation «n’est pas acceptable».
Un peu plus tôt, hier, le porte-parole du cabinet du maire Marc Demers, François Brochu, n’y voyait rien d’«illégal», mais plutôt «une tentative de discréditer les candidats du Mouvement lavallois».
«Les partis politiques envoient des bénévoles chercher des gens, chez eux, en voiture pour les amener voter. C’est une pratique répandue et connue», exposait-il, tout en soulignant que les candidats de tous les partis étaient sur le terrain, dimanche, pour rencontrer les électeurs et les remercier de venir voter.
Expulsion
Selon M. Brochu, un organisateur du candidat d’Action Laval dans Val-des-Arbres aurait été «expulsé manu militari par la police» d’un bureau de votation.
L’homme en question «a intimidé le PRIMO», indique Mme Ste-Marie, qui devait rencontrer les autorités policières ce mardi 31 octobre en lien avec cette affaire.
Au moment de mettre en ligne, on attendait toujours la confirmation du Service de police de Laval quant à l’identification du bénévole en question.
Quant au chef d’Action Laval, Jean-Claude Gobé, il disait ne pas en avoir été informé ni connaître le fauteur présumé, ne condamnant pas moins le geste reproché.
«Lorsque les électeurs sont en ligne pour aller voter, il ne faut pas les achaler et les laisser voter, fait-il par ailleurs valoir. Si on est rendus à aller serrer des mains sur la ligne d’attente pour influencer le vote, ça veut dire qu’on n’a pas fait une grosse campagne.»
Consigne claire
Enfin, la présidente d’élection insiste pour dire que le 5 novembre sera la journée des électeurs et non celle des candidats.
«Le candidat peut entrer dans la salle de votation, dire bonjour au personnel électoral et repartir. Mais il ne faut pas que ça dérange le vote. S’il y a des files d’attente importantes, il reviendra quand ça sera plus calme», dit-elle.
Mme Ste-Marie rencontrera les représentants des partis dans les prochains jours afin de leur exposer de façon claire, nette et précise les règles à observer afin que le jour du scrutin se déroule dans l’ordre.
«Je veux absolument que [ça se passe] autrement. Je ne peux pas passer ma journée à répondre à des appels.»