Marie-Ève Bourdeau et Pierre Drouin se sont rendus jusqu’à Pointe-Claire pour obtenir un service de sages-femmes, après un premier accouchement tendu à l’hôpital Sainte-Justine.
Parents de trois enfants, ils ont vécu la réalité d’une naissance à l’hôpital puis deux accouchements dans leur demeure de Duvernay.
Suivant la recommandation d’une amie, deux ans après la venue au monde de leur première fille, ils ont fait une demande à la maison de naissance Lac Saint-Louis. «Je m’étais dit: je vais essayer et je changerai au pire en cours de route», décrit Marie-Ève Bourdeau.
En 2009, les demandes étaient moins nombreuses, ce qui leur a permis de sortir rapidement de la liste d’attente, même si ces services donnent préséance aux candidats locaux.
«Tout de suite, on s’est senti en confiance, commente la mère. Il n’y a pas de table d’examen. C’est plutôt un petit lit avec des divans pour la famille et des jouets pour les enfants.»
Inquiète puisque le cordon ombilical avait entouré le cou de son premier bébé, elle a été vite rassurée par les sages-femmes qui sont formées pour cette éventualité. Elle a d’ailleurs pu l’expérimenter, l’incident s’étant reproduit durant les deux autres naissances.
Surtout, Marie-Ève a apprécié l’intimité que celles-ci ont réussi à créer. «Elles n’étaient pas trop nombreuses, trois au moment de la poussée, se rappelle la Lavalloise. Elles arrivaient seulement quand elles étaient nécessaires ou sur demande. On a notre espace.»
Implication
La gestion de la douleur, difficile à l’hôpital, a été facilitée par des cours prénatals de qualité. Cela a permis des accouchements naturels, contrairement à leur première expérience en centre hospitalier.
«J’aurais voulu éviter les interventions, mais j’avais trop mal, décrit Marie-Ève Bourdeau. Il y a eu une épidurale, qui a ralenti le processus, puis l’absorption de médicaments pour l’accélérer.»
«C’est un privilège de pouvoir donner naissance dans l’intimité et le calme de son foyer, entourée d’une équipe de sages-femmes en qui l’on a entièrement confiance.»
–Marie-Ève Bourdeau
À la maison de naissance, le père a également été impliqué dans toutes les étapes de la grossesse. «Je pouvais toujours poser des questions et assister aux rencontres et examens, explique Pierre Drouin. Je sentais que j’avais toujours ma place auprès de ma conjointe.»
Après avoir partagé leur expérience, plusieurs membres de leur famille ont demandé le service.
Centre hospitalier
L’accouchement à l’hôpital Sainte-Justine, en 2007, n’a pas laissé les mêmes impressions.
«Je me souviens qu’en entrant dans l’établissement, je tremblais, raconte-t-elle. J’avais peur de toucher quoi que ce soit. Je me retrouvais dans un environnement inconnu avec des gens inconnus.»
Elle ne remet aucunement en question la compétence des infirmières et médecins et se sentait en sécurité, mais n’arrivait pas à se détendre. «Il y avait un constant va-et-vient, jour et nuit, se souvient-elle. Là-bas, tu n’es pas seul à nécessiter de l’aide, donc c’est le rythme de l’hôpital qui t’es dicté.»
Bien sûr, l’inexpérience a joué un rôle puisqu’elle vivait ce processus pour la première fois. Malgré tout, elle estime que son accouchement idéal ressemble bien plus à ses deux suivants. «Je suis ressortie de ce séjour à l’hôpital avec un bébé en santé, ce qui est le plus important, précise-t-elle. Mes accouchements à domicile ont cependant été moins stressants et l’expérience humaine beaucoup plus enrichissante.»