Alexandra Gagné-Faucher, accusée d’avoir foncé en voiture sur un homme et de s’être enfuie sans lui porter secours en septembre 2022 sur l’A-15 à Laval, devrait être acquittée, a plaidé son avocate, car c’est la peur qui aurait motivé ses gestes.
Les faits reprochés à Alexandra Gagné-Faucher se sont produits le 15 septembre 2022, lorsqu’un accrochage est survenu entre sa voiture Hyundai Accent grise et un autre véhicule.
Selon les faits rapportés par des témoins lors du procès, le conducteur serait sorti sur la voie et l’accusée aurait foncé sur lui avec son véhicule avant de prendre la fuite.
Stéphane Taillon, 53 ans, est décédé de ses blessures dans les heures qui ont suivi.
Ce n’est qu’au bout de cinq jours d’enquête que la police de Laval avait finalement arrêté Alexandra Gagné-Faucher, accusée d’homicide involontaire, de conduite dangereuse ayant causé la mort et de délit de fuite mortel.
Le jury était de retour au palais de justice de Laval, le vendredi 7 juin, pour entendre les plaidoiries.
«Alexandra Gagné-Faucher n’est jamais entrée dans son véhicule le matin du 15 septembre 2022 dans le but de frapper Stéphane Taillon. Elle ne l’a jamais frappé volontairement avec son véhicule. Il y a eu un accident ce matin là et monsieur Stéphane Taillon est la victime d’un accident et non d’un acte criminel», a dit Me Rose-Marie Picard.
Selon l’avocate de la défense, l’accusée avait des raisons de craindre Stéphane Taillon, lequel avait soudainement immobilisé sa voiture devant la sienne alors que les deux véhicules roulaient à 120 km à l’heure, selon les estimations d’un témoin, la forçant à freiner brusquement.
L’homme étant débarqué de son véhicule pour s’avancer vers elle d’un air menaçant en gesticulant, «la jeune femme, qui n’était pas à force égale, a eu peur, et a voulu quitter immédiatement», a poursuivi Me Rose-Marie Picard.
Stéphane Taillon s’est avancé vers elle les bras tendus pour la bloquer, alors que la voiture se mettait en mouvement, faisant montre d’un comportement agressif et téméraire, a-t-elle avancé.
Selon Me Rose-Marie Picard, si Alexandra Gagné-Faucher ne s’est pas rendue aux autorités dans les heures suivantes, c’est par crainte d’être injustement arrêtée, elle qui n’avait aucun moyen de savoir que l’homme avait subi des blessures graves, la collision s’étant produite à basse vélocité.
La Couronne n’était pas du même avis. «Quand on met toutes les parties du casse-tête ensemble je vous soumets que la culpabilité d’Alexandra Gagné-Faucher est établie hors de tout doute», d’affirmer Me Marie-Philippe Guimond-Méthé au jury.
Les délibérations du jury auront lieu au courant de la semaine prochaine.