Le seul événement digne de mention a été créé par les médias eux-mêmes. Des dizaines d’adolescents surexcités se sont agglutinés autour des appareils photo et des caméras de télévision. Plusieurs se prenaient en photo à l’aide de leur cellulaire, aux côtés du camion de LCN, stationné à côté de l’école.
Surveillance discrète
«On aurait aimé qu’il y ait moins de journalistes», admet Jean-Pierre Archambault, directeur des communications à la Commission scolaire de Laval. La présence médiatique elle-même peut créer une tension, voire un désir de provoquer une situation digne d’être rapportée par les journalistes, laisse-t-il entendre.
Le son de cloche est le même du côté de la police de Laval. Le lieutenant Daniel Guérin, du module des Affaires publiques, a indiqué que seules deux voitures de police banalisées étaient sur place à l’heure du midi, le 12. Il s’agissait d’une mesure préventive, assure-t-il.
La situation sera réévaluée afin d’établir s’il est pertinent de maintenir une surveillance policière autour de l’école, la semaine prochaine.
Bagarre et arrestation
Les affrontements des 9 et 11 février ne sont pas banals. Une bagarre entre deux groupes a provoqué un attroupement autour d’un véhicule de police, le 9.
Le même scénario s’est répété, en plus intense, le 11 février, après l’arrestation d’un jeune qui a flanqué un coup de pied dans une voiture de police. L’incident a dégénéré au point qu’une vingtaine de policiers casqués et armés de matraques ont été déployés. «Le jeune qui a été arrêté n’est pas un jeune de l’école», note Jean-Pierre Archambault. Les jeunes qui voient des policiers et une arrestation, ça les énerve.»
La surveillance policière, déjà amorcée lorsque la situation a dégénéré le 9, avait été réclamée par la direction de l’école, confirme M. Archambault. «On avait des informations à l’effet que ça pouvait brasser. Dans ce temps-là, on met des moyens en place», dit-il.
Rumeurs
La machine à rumeurs s’est emballée, cette semaine, quant à l’origine des tensions à Saint-Maxime. Conflit racial, gangs de rue… «Ça n’a rien à voir, dit Larissa Buclaci, une élève interrogée sur le trottoir menant au boulevard Lévesque. Il n’y a pas de gangs de rue, pas de fusils, pas de guerre raciale. Il y a trop de rumeurs. Moi, ça me blesse, ça fait une mauvaise réputation à l’école.» Ses deux amis ont hoché la tête en signe d’approbation, quand elle a affirmé que Saint-Maxime, «c’est pas la pire école. Les jeunes se font influencer, comme ailleurs».