Devenir soudeuse, scaphandrière ou ingénieure en génie mécanique est rarement un rêve de petite fille. C’est pour encourager la relève féminine dans les métiers «traditionnellement» masculins que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport lance la 15e édition du concours Chapeau les filles et de son volet Excelle science.
«Mon rêve était de devenir camionneuse», admet Cynthia Grisé, jeune Lavalloise de 24 ans, lauréate nationale d’un Prix du ministère des Transports du Québec l’année passée, devenue porte-parole régionale pour le concours.
Après son secondaire 5, elle a décidé d’intégrer un centre de formation de transport routier, afin de concrétiser son rêve. «J’ai fait cinq mois de formation et un stage de 90 heures», raconte-t-elle. C’est durant sa formation qu’elle a connu le concours Chapeau les filles et son volet Excelle science. «Le concours m’a beaucoup apporté sur les plans professionnel et personnel. Je suis davantage motivée et j’ai plus confiance en moi», témoigne la jeune femme, qui a obtenu les bourses régionale et nationale pour un total de 2600 $.
Encore des préjugés
L’expérience de cette résidente de Duvernay confirme que les préjugés envers ces métiers dits «masculins» persistent.
«Je n’ai pas eu beaucoup d’encouragement de mon entourage, admet-elle. Mon père, ancien camionneur, m’a soutenue, mais beaucoup sont restés aux stéréotypes. C’est cela qui m’a donné la force de continuer.»
Sur les bancs de son école, une petite dizaine d’étudiantes étaient inscrites au programme totalisant 200 élèves. «Il y a une moyenne de 5 à 10 % de femmes dans les écoles de transport routier», confirme Cynthia.
Un métier diversifié
Quand on lui parle de son métier, elle n’est pas avare de qualificatifs.
«C’est un métier passionnant et diversifié. On peut aller au Mexique, au États-Unis ou au Canada, faire plutôt de la ville, ou même se diriger vers d’autres métiers comme répartitrice», décrit-elle avec une voix enthousiaste.
Si Cynthia avoue qu’il y a une prédominance masculine, elle constate qu’il y a peu de manutention au quotidien. «Finalement, il y a peu de chance qu’on touche à la mécanique.»
Investie dans la cause
«Après la remise des prix, j’ai tout de suite voulu m’investir dans le concours», se souvient-elle.
Aujourd’hui, son rôle de porte-parole et de cyber-mentor permet aux candidates qui le souhaitent de communiquer librement avec elle. «Que ce soit des questions sur le concours ou sur certains métiers, je suis ouverte», conclut-elle.
Les prix régionaux seront remis le 6 avril prochain au Cégep de Saint-Jérôme et le gala national devrait se tenir début mai.
Information: www.mels.gouv.qc.ca/chapeaulesfilles. Les étudiantes intéressées peuvent envoyer leur candidature au chapeaulesfilles@mels.gouv.qc.ca jusqu’au 8 février 2011.