S’il se réjouit que le budget provincial 2023-2024 répondent à quelques priorités de son administration en matière de sécurité publique, culture et transport collectif, le maire Stéphane Boyer estime que les mesures annoncées en habitation et en transport en commun ne permettront pas d’atténuer de façon significative les crises qui les affligent.
«À la première lecture de ce budget, je suis heureux de constater que plusieurs de nos demandes pré-budgétaires ont été entendues par le gouvernement du Québec, indique le premier magistrat de Laval dans un communiqué publié le 22 mars. Je suis néanmoins déçu de ne pas y voir davantage de mesures pour faire face aux défis en habitation et en transport collectif».
Sécurité publique
Une partie des 50 M$ investis sur 5 ans dans la prévention et le soutien à la lutte contre les violences armées sera spécifiquement réservée pour Laval, souligne le maire Boyer, qui précise que «la première demande formulée au gouvernement pour cet exercice budgétaire concernait la sécurité publique». Il piaffe d’ailleurs d’impatience de discuter des modalités du programme avec le ministre François Bonnardel.
Culture
L’administration Boyer est également «satisfaite de constater que le projet d’infrastructure culturelle centrale est toujours inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI)».
Rappelons que Laval s’attend à recevoir de Québec un chèque de 44 M$ pour financer une partie des coûts de construction de cette infrastructure qui abritera au centre-ville une Grande bibliothèque et un centre de création artistique professionnelle.
C’est du moins la demande d’aide financière qui a été déposée le mois dernier auprès du ministère de la Culture et des Communications.
«Il est certain que nous sommes très enthousiastes à l’idée de poursuivre ce partenariat avec le gouvernement», commente Stéphane Boyer.
Transport collectif
Au rayon du transport collectif, le maire est plutôt partagé.
D’un côté, il salue l’annonce du gouvernement de mettre en place un bureau de projet de transport collectif structurant sur le boulevard Saint-Martin, tel qu’inscrit au PQI.
De l’autre, il ne cache pas sa déception de voir que le projet de prolongement de la branche ouest de la ligne orange vers le nord ne sera pas mis à l’étude. La Ville, qui ne manque pas de rappeler le récent engagement du gouvernement Legault à cet égard, demeure convaincue de la pertinence de ce projet, dont elle entend faire les représentations nécessaires afin qu’il apparaisse dans le prochain exercice financier.
Incidemment, lors de la dernière campagne électorale, le maire Boyer avait formulé le souhait que le prochain gouvernement aille de l’avant avec les trois projets que le ministre des Transports d’alors, François Bonnardel, était venu annoncer à Laval en mai 2022.
Le troisième projet consistait à la mise en place d’un autobus à haut niveau de service sur les boulevards de la Concorde et Notre-Dame, entre les boulevards Curé-Labelle et des Laurentides.
Quant aux 400 M$ prévus d’ici les deux prochaines années en soutien à la relance du transport collectif, «ces sommes étaient essentielles pour assurer à court terme le service», juge l’administration Boyer, ajoutant qu’«il sera nécessaire de trouver des solutions permanentes et prévisibles pour les années à venir».
Environnement
Par ailleurs, Laval accueille favorablement l’enveloppe de 475 M$ dégagée sur 5 ans pour la protection de la biodiversité et l’accès à la nature, notamment par le biais d’acquisitions de milieux naturels.
«Ce budget démontre que nous pourrons compter sur Québec pour entreprendre des actions concrètes pour protéger notre faune et de notre flore», fait valoir celui dont l’administration a déjà investi quelque 40 M$ dans les acquisitions d’espaces naturels ces 15 derniers mois.
«Les acquisitions de l’année dernière ont été les plus élevées de l’histoire de notre municipalité et nous avons déjà dépassé nos objectifs de protection fixés pour l’année 2035», poursuit M. Boyer qui «ne compte pas s’arrêter là».
Habitation
Finalement, en matière d’habitation et d’abordabilité, le maire Boyer concède que «les sommes prévues dans le budget [1 G$ sur 5 ans] sont considérables, mais insuffisantes pour combler les besoins immenses de la crise du logement au Québec et à Laval».
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