Steve Bossé s’est souvent battu à Laval. Mais ce vendredi 20 juillet, à la Place Bell, le défi sera tout autre.
Tout au long de sa carrière de sept saisons dans la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), Steve «The Boss» Bossé a fait la pluie et le beau temps. Lorsque sa présence était appréhendée sur une patinoire du Québec, les amateurs se déplaçaient en grand nombre pour le voir jeter les gants. C’était un événement en soi.
Laval n’a pas résisté à la frénésie Bossé. Le Colisée de Laval était plein à craquer lorsque le fier-à-bras de Saint-Jean-sur-Richelieu chaussait les patins. Puis, lorsqu’il a endossé le chandail des Prédateurs de Laval à cinq reprises en 2014-2015, on a pu constater l’énorme popularité de celui qui a compilé 1089 minutes de punition au cours de sa carrière.
«J’ai grandement apprécié mon court séjour à Laval, souligne Steve Bossé. Mais mes meilleurs souvenirs du House of Pain sont du temps où je me présentais à titre d’adversaire, notamment lorsque j’arborais les couleurs des Dragons de Verdun.»
Tête d’affiche de la LNAH lors de ses années de gloire, le colosse de 36 ans se rappelle à quel point le Colisée pouvait se montrer intimidant.
«Le bruit qui sortait de cet aréna-là, c’était insensé, raconte-t-il. Ça me motivait à donner le meilleur show possible, mais c’est certain qu’en tant que rival, on ne se sentait pas toujours le bienvenu.»
Le 20 juillet, Steve Bossé enfilera les gants au lieu de les jeter. L’endroit sera également bien différent du House of Pain. Mais par-dessus tout, ce sera un ancien champion du monde qui se dressera devant lui. Pour un gars qui ne compte qu’un combat de boxe professionnel à son actif, ça peut sembler du délire de penser qu’il pourra venir à bout d’un boxeur expérimenté comme Jean Pascal. La confiance de Bossé est toutefois inébranlable et il croit grandement en ses chances.
«J’ai tout à gagner, estime The Boss. C’est un combat à ma portée; je considère que Jean est battable. Il a tendance à se faire toucher et il n’a jamais affronté un gros cogneur comme moi.»
Face au boxeur local
Même s’il affronte un ancien champion, Bossé explique que sa préparation ne changera pas. Qu’en est-il toutefois de se mesurer à un Lavallois, chez lui?
«Ça ne m’inquiète pas. Selon moi, la foule sera partagée puisque je m’attends à ce qu’il y ait des partisans de partout au Québec. Je vais avoir des supporters, c’est certain. Qui sait, il y aura peut-être des Lavallois qui appréciaient mon travail d’homme fort dans la LNAH qui viendront m’appuyer.»
Converti en boxeur après une brève carrière en arts martiaux mixtes, Bossé admet avoir eu quelques embûches dans sa préparation. En effet, il a éprouvé toutes sortes de difficultés à obtenir un permis de boxe de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ), notamment en raison de sa proximité avec Dan Fontaine, qu’il a décrit comme son «agent». Fontaine est soupçonné d’entretenir des liens avec le crime organisé.
«Ça m’a dérangé, c’est certain, soutient-il. C’était tannant et ç’a grugé de l’énergie. Cependant, je peux dire qu’à quelques jours du combat, je suis à un bon endroit. Il me reste quelques entraînements et je dois ultimement en arriver à ma coupe de poids.»
Le face-à-face tant attendu se tiendra en fin de soirée vendredi.