Quatre ans plus tard, un jeune Lavallois revient sur son expérience avec les services de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA).
Bill est un jeune homme qui était très actif dans le milieu criminel pendant son adolescence. Il se considère chanceux d’avoir été pris en charge dans le cadre de la LSJPA, quelques mois à peine avant ses 18 ans.
«Je me rappellerai toujours les paroles de la juge, raconte avec émotion Bill. J’essayais de l’impressionner avec mes bonnes notes à l’école pour atténuer ma peine, mais elle a vu au-delà de mon plan. Elle a dit »Ce jeune-là, si on l’envoie au pénitencier, c’est perdre tout son potentiel ». Elle voyait au-delà de moi, ce que moi-même je ne voyais pas encore.»
En raison de la gravité de son délit, Bill a écopé de la peine maximale possible dans le cadre de la Loi pour les adolescents. Le jeune Lavallois est toutefois très reconnaissant envers la juge de son dossier.
«En tant que jeune accusé, on pense que tout le système est contre nous. On réalise plus tard que le système n’était pas contre nous, il était pour nous, pour que nous puissions nous réhabiliter.»
–Bill, jeune Lavallois ayant bénéficié des services de la DPJ de Laval
«Quand la juge a annoncé ma sentence, alors que je pensais en avoir une beaucoup plus longue, je me suis dit que ce n’était pas qu’une seule personne qui croyait en moi, c’était tout le système», affirme l’ex-bénéficiaire de la Direction de la protection de la jeunesse de Laval (DPJ).
Facteurs de réussite
En plus de la confiance en ses capacités montrée par la juge et des intervenants, Bill affirme que le temps est le second facteur ayant eu l’impact le plus fort dans sa réhabilitation.
«Les jeunes dans ce milieu, ça prend du temps, explique le jeune adulte militant pour les longues peines juridiques pour adolescents. Il faut déconstruire la pensée qui est déjà dans leur tête. Il faut aussi comprendre que les mots compassion, amour, ils ne savent pas ce que c’est. Il faut leur réapprendre, comme on apprend l’alphabet à un enfant.»
Ce n’est qu’au début de sa deuxième année de garde que le processus de réhabilitation a commencé pour l’adolescent.
Aujourd’hui, Bill est très actif sur le marché du travail et s’épanouit en portant des chapeaux de leader, lui qui dirige un camp d’été ainsi qu’un organisme à but non-lucratif.
Il est également défendeur de la cause des contrevenants adolescents et travaille à motiver les intervenants à s’engager pour la jeunesse.
Plus que des statistiques
Ce témoignage était partie prenante de l’événement de présentation du bilan 2022-2023 de la DPJ de Laval le mardi 13 juin.
Afin de rappeler le visage humain derrière les chiffres, l’organisme a inclus cinq témoignages d’adolescents au rapport, sous forme de récits numériques.
Derrière chaque statistique se trouve un jeune qui vit de nombreuses difficultés. Les histoires présentées sont réelles, seulement les prénoms ont été modifiés.
Le bilan, incluant les récits, est disponible sur le site web lavalensante.com.