Friteuse, mijoteuse et cafetières ont disparu. Chaudrons géants, grandes poêlonnes et divers ustensiles (gros couteau à boucherie, etc) sont manquants.
«C’est de l’équipement spécialisé en stainless steel (acier inoxydable), raconte Gérard Vézina, qui a installé magasin d’ameublement, friperie et cuisine populaire au 4848, boulevard Sainte-Rose en novembre 2015. Ils n’ont rien pris d’autre, pas de bijoux, ordinateur, vêtement ou nourriture.»
Des outils servant à réparer le matériel ont aussi été subtilisés.
Pertes énormes
Des dizaines de caisses d’œufs, yogourt, fromage, en plus d’une bonne quantité de fruits et légumes (carottes, brocoli, concombre, melons) ont toutefois pourri après que les voyous eurent délibérément ouvert les portes de la chambre froide et coupé l’alimentation en électricité.
Gérard Vézina, son épouse et ses bénévoles n’ont pas encore terminé de dénombrer les items volés et l’étendue des dommages, dont le 80 % des réserves alimentaires perdues, évalués à plusieurs milliers de dollars.
«Nous ne voulons pas d’argent, continue M. Vézina. J’ai créé tout cela juste avec des dons, sans jamais vouloir fouiller dans les poches des gens. C’est pourquoi nous faisons et réparons des meubles pour les revendre et acheter ainsi de la bouffe pour les gens.»
«Ce qu’on fait ces minables, c’est de la pure méchanceté, d’ajouter Jean-Daniel Laforest, un employé bénévole ayant rapidement constaté la valeur de l’organisme communautaire dans l’ouest lavallois. À leur dernière présence, ils sont venus juste pour casser de la vaisselle et tout saccager. Le samedi, c’est plein de monde ici dedans. Ça doit même attendre dehors. Ces dons profitent à un tas de gens dont beaucoup d’enfants.»
Trois visites criminelles
Le 28 juillet, des individus ont effectué une première visite sur les lieux. «Ils ont coupé les gros fils d’alimentation électrique plein de cuivre qui montent sur le toit, à l’arrière du bâtiment, mentionne Gérard Vézina. Le gars d’Hydro-Québec m’a dit qu’il faut être malade pour faire ça. Ils auraient pu facilement s’électrocuter!»
Le lendemain, les malfaiteurs sont revenus dans la nuit. À 12h59 plus précisément. Ils ont placé un balai devant la caméra qui est ensuite tombée et s’est cassée. Ils se sont alors attardés à vider la cuisine de son équipement principal et facile à revendre.
Le 30 juillet, les vandales ont forcé une porte avec un pied-de-biche pour ensuite brisé ce qui leur tombait sous la main.
«Nous avons reçu un courriel du maire Demers pour prévenir qu’il existe un fonds spécifique pour les organismes comme nous, indique M. Vézina. Il ne connaissait pas notre existence. Une rencontre est prévue.»
Des soupçons
Gérard Vézina affirme savoir qui est l’auteur de ces méfaits en série. «C’est quelqu’un que j’ai déjà mis à la porte, soutient-il. Un petit caïd du coin avec sa bande. Il y en a même un qui est venu me narguer en début de semaine.»
En plus de mener une enquête, la Police de Laval est également venue en aide à l’organisme communautaire en lui recommandant un organisme qui devrait bientôt installer gratuitement un système d’alarme élaboré avec caméras de surveillance. La sécurité des locaux sera donc rehaussée.
Quiconque détient de l’information sur cet acte de vandalisme peut communiquer en toute confidentialité au 450 662-INFO (4636).
En mémoire de son beau-frère
Rappelons qu’après avoir appris que son beau-frère avait vécu comme itinérant durant des années, lui qui est décédé le 20 mai 2015, Gérard Vézina a mené la création création de la Fondation Le Monarque œuvrant auprès des sans-abri.
Le Lavallois, qui a déjà fait des missions humanitaires en Haïti, a rapidement mis son organisme sur pied en plus d’aller à la rencontre d’itinérants aux parcs Viger et Émilie-Gamelin et dans les ruelles montréalaises «pour jaser» et leur apporter des plats cuisinés à la maison, avec l’aide de son épouse.
«J’étais entrepreneur en maçonnerie et j’ai tout lâché pour me lancer à fond là-dedans», annonçait-il au Courrier Laval en novembre dernier.