Après plusieurs mois de hausse, la Banque du Canada a annoncé, le 6 septembre, qu’elle maintenait le taux cible du financement à un jour à 5%.
Le taux officiel d’escompte demeure à 5,25%, et le taux de rémunération des dépôts à 5%.
«Dans les économies avancées, l’inflation a continué de baisser, précise-t-on par communiqué. Toutefois, comme les mesures de l’inflation fondamentale restent élevées, le point de mire des grandes banques centrales demeure le rétablissement de la stabilité des prix.»
La Banque ajoute que l’économie canadienne «est entrée dans une période de plus faible croissance», ce qui est nécessaire pour réduire les pressions sur les prix.
En effet, l’expansion économique a nettement ralenti au deuxième trimestre de 2023, la production s’étant contractée de 0,2% en taux annualisé. Cela reflète une baisse marquée de la croissance de la consommation et un recul de l’activité dans le secteur du logement. Les répercussions des feux de forêt dans de nombreuses régions du pays se sont aussi fait sentir.
«Cependant, le Conseil reste préoccupé par la persistance des pressions inflationnistes sous-jacentes et est prêt à augmenter de nouveau le taux directeur si nécessaire, peut-on lire. Il continuera d’évaluer la dynamique de l’inflation fondamentale et les perspectives de l’inflation mesurée par l’IPC [indice des prix à la consommation].»
De son côté, la progression du crédit aux ménages a ralenti, puisque les taux d’intérêt plus élevés ont eu comme effet de réduire les dépenses d’un plus vaste éventail d’emprunteurs. La demande intérieure finale a monté de 1% au deuxième trimestre.
La Banque a aussi noté que les tensions sur le marché du travail ont continué de se relâcher, tandis que la croissance des salaires est restée autour de 4 à 5%.
Aperçu mondial
La croissance mondiale a aussi ralenti au deuxième trimestre de 2023, ce qui témoigne en grande partie de la considérable décélération de l’économie chinoise. Compte tenu de la faiblesse continue du secteur immobilier et de son impact sur la confiance, les perspectives de croissance en Chine ont diminué.
Aux États-Unis, la croissance a été plus forte que prévu, notamment en raison des robustes dépenses de consommation.
En Europe, la vigueur du secteur des services a soutenu l’expansion et compensé la contraction qui se poursuit dans le secteur de la fabrication. Les rendements obligataires mondiaux ont augmenté, ce qui s’est reflété en taux d’intérêt réels plus élevés. Notons que les cours mondiaux du pétrole sont supérieurs aux hypothèses formulées dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet. (N.P.)