L’établissement scolaire de Saint-François n’a pas toujours connu ses heures de gloire, affichant des taux d’échecs peu reluisants avec la diplomation d’un élève sur deux.
Aujourd’hui, il affiche un pourcentage enviable d’obtention du diplôme de 83,5 % en raison des efforts déployés par la direction au cours des dernières années.
Jean-Sébastien DesRosiers ressent une grande fierté, car son école se retrouve tout juste derrière l’École d’éducation internationale.
Ils ont préparé le terrain
Les anciens dirigeants, dont Marie-Andrée Tourangeau, avaient déployé des efforts pour augmenter le niveau de sécurité à l’école. Un chantier pédagogique pour hausser la performance en français a également été mis en place, favorisant de meilleures notes. Yves-Michel Volcy, un ancien directeur, a mis l’accent sur l’encadrement des élèves et formé des équipes de sports.
«Mes prédécesseurs ont semé les graines. Le terreau était fertile et notre équipe y a ajouté l’engrais. C’est le principe du bambou, c’est long à germer», précise-t-il avec le sourire.
M. DesRosiers se rappelle que 45 % des élèves devenaient des décrocheurs quand il a pris les guides de l’établissement scolaire en 2008-2009.
Mieux encadrer les élèves
«Quand je suis arrivé en poste, c’était un milieu aux prises avec plusieurs difficultés, se souvient M. DesRosiers. J’ai tout simplement assuré la continuitée».
Le directeur n’a pas eu peur d’encadrer les élèves ayant des besoins particuliers en libérant deux enseignants, Catherine Gravel et Éric Ouimet. Ces derniers analysent leur dossier et donnent tous les outils nécessaires pour les amener à la réussite.
«Il fallait mieux repérer et accompagner les élèves. Ces deux enseignants font un suivi constant des dossiers de ces élèves. C’est la clé pour prévenir les échecs», renchérit un directeur convaincu.
Activités parascolaires et concentration
Dès son arrivée, M. DesRosiers a travaillé en équipe pour implanter des activités parascolaires et des programmes en concentration, notamment le théâtre et les sports.
«Je voulais aller chercher nos gars, nos sportifs. Les gars doivent bouger. Nous leur avons proposé le hockey, soccer, badminton, basketball, flag football, etc. Nous sommes passés de 4 équipes sportives à 14», se plaît-il à dire.
«On a ajouté une concentration théâtre et on compte aussi sur une ligue d’improvisation. Tout cela permet à nos élèves d’avoir un sentiment d’appartenance», ajoute-t-il.
M. DesRosiers croit que les programmes en concentration sont un levier pour amener l’élève à la réussite, et non l’inverse.
«Contrairement à d’autres écoles, il n’y a pas de critère de performance scolaire pour accéder aux concentrations. Un élève n’est pas obligé d’avoir de bonnes notes ou d’être dans l’élite pour en faire partie. Ça contrevient à ma philosophie», insiste-t-il.
«Les activités parascolaires sont devenues aussi le prétexte pour inciter les élèves à venir et à rester à l’école. La motivation et les notes ont commencé à augmenter. Notre approche donne des résultats», lance-t-il.
Des outils pour obtenir de meilleures notes
Près de 200 élèves éprouvent des difficultés en écriture. Parmi les autres outils mis en place pour permettre aux élèves d’avoir de meilleures notes, la direction a décidé de munir les élèves d’un dictionnaire électronique orthographique: le Lexibook.
«Cela leur permet par la suite de chercher la définition du mot dans un dictionnaire en papier et d’écrire mieux. Nous avons aussi un plan d’intervention qui prévoit donner un peu plus de temps pour terminer les examens. En 2009-2010, seulement 54 % des élèves réussissaient l’examen de français écrit du Ministère. Il est passé à 75 % en 2014-2015», indique fièrement le directeur.
L’importance des partenaires
M. DesRosiers a aussi vanté les partenaires qui ont su se greffer à son école. «Le service de police, les centres communautaires et de santé sensibilisent les élèves aux risques de la drogue, aux gangs de rue et à la cyberintimidation. Ils offrent aussi des formations sur la sexualité. Tous ces efforts portent ses fruits.»
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