Un nouveau rapport d’un comité d’experts du Conseil des académies canadiennes (CAC) a dévoilé que «l’évolution rapide de la technologie pose des problèmes à ceux qui cherchent à assurer la sécurité des gens tout en protégeant leurs droits et libertés».
«Les technologies numériques sont aujourd’hui nécessaires pour accéder à pratiquement tous les services essentiels, ce qui rend tout le monde, même les gens qui ne sont pas activement en ligne, susceptible d’être victimes de crimes et de méfaits cybernétiques», affirme Jennifer Stoddart, présidente du comité d’experts, par voie de communiqué.
Elle ajoute que la prolifération des technologies numériques «a eu des conséquences considérables sur la vie privée, composante essentielle de la sécurité personnelle et de la dignité».
À titre d’exemple, le CAC note que les policiers ont souvent de la difficulté à enquêter sur les activités criminelles qui se déroulent en ligne, notamment en raison de la désuétude des structures organisationnelles, le volume considérable de preuves numériques et l’inadéquation des ressources.
«Le système judiciaire est confronté à des difficultés considérables pour appliquer les cadres juridiques actuels aux comportements en ligne préjudiciables, peut-on lire. […] Tous les méfaits en ligne ne résultent pas de comportements illégaux, et la réglementation n’est pas le seul moyen d’assurer la sécurité des personnes à l’ère numérique.»
Les approches non juridiques seraient même plus efficaces et mieux adaptées aux besoins des victimes et des survivants dans certaines situations.
Solutions
Au-delà des interventions gouvernementales, le CAC estime qu’on peut également s’attaquer aux méfaits cyberfacilités au moyen d’un soutien communautaire, de programmes éducatifs et de la responsabilité sociale des entreprises.
Il considère effectivement que la promotion d’un écosystème numérique plus sûr est «une responsabilité collective, qui requiert la participation de la société civile, des décideurs, des forces de l’ordre et du secteur privé».
La coopération et la coordination entre les États seraient également essentielles, notamment en raison de la rapidité avec laquelle les méfaits peuvent évoluer et traverser les frontières.
«Les abus en ligne et autres préjudices peuvent changer la vie des survivants, ajoute Eric M. Meslin, président-directeur général du CAC. Il est essentiel de disposer de données probantes complètes sur les difficultés et les possibilités en matière de réglementation, de prévention, d’enquête, de poursuite et de la lutte contre les crimes et les méfaits cyberfacilités pour traiter ce problème.»
Sécurité publique Canada a d’ailleurs demandé au CAC d’examiner les pratiques exemplaires qui pourraient aider à réduire les risques pour la sécurité publique de l’utilisation des technologies numériques tout en respectant les droits de la personne et la vie privée. (N.P.)