La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) n’ont pas tardé à réagir au budget fédéral 2023-2024, déposé hier par la ministre des Finances Chrystia Freeland.
Défendant les intérêts de ses quelque 100 000 membres, le plus grand regroupement de PME au pays a d’emblée salué la réduction des frais de transaction par carte de crédit pour les commerçants, mais s’est dit aussi déçu du manque de mesures visant à alléger les dettes pandémiques des PME.
«La victoire la plus importante de ce budget est l’entente qui a été conclue avec Visa et Mastercard, a déclaré par voie de communiqué le vice-président des affaires nationales à la FCEI, Jasmin Guénette. Une réduction pouvant s’élever jusqu’à 27 %, telle qu’annoncée dans le budget, est importante, mais il va falloir attendre encore un peu avant d’avoir une idée du nombre de PME qui pourront bénéficier de cette réduction». M. Guénette est également ravi que cette baisse des frais puisse aussi s’appliquer à d’autres cartes, comme celle d’American Express.
Compte d’urgence
Quant aux mesures espérées pour l’allègement des dettes pandémiques, qui se chiffrent en moyenne à 105 000 $ par PME, la déception est vive à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante
«Le report de la date limite de remboursement des prêts du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) est absolument nécessaire et demeurera l’une de nos priorités durant les semaines à venir», affirme Jasmin Guénette. Il rappelle que la date butoir pour rembourser les prêts sans intérêt est le 31 décembre prochain, faute de quoi les PME perdront la portion subvention et devront payer des intérêts. Cette situation touche plus de la moitié de ses membres.
Autres bons et moins bons coups
Du côté des bons coups, la FCEI souligne notamment le gel des cotisations à l’assurance-emploi et les nouvelles mesures proposées pour faciliter l’achat des PME par les employés, faisant valoir que 7 propriétaires de PME sur 10 prévoient prendre leur retraite d’ici les 10 prochaines années.
À l’inverse, la Fédération déplore le déficit de 40 G$ pour l’exercice à venir et l’abandon de la cible en vue d’un retour à l’équilibre budgétaire avec pour résultat que le «service de la dette atteindra 50 milliards de dollars en 2027-2028».
Idem pour la taxe carbone dont la FCEI aurait souhaité un gel. «L’augmentation prévue le 1er avril ne fera qu’accentuer l’iniquité du système qui lui a permis de percevoir des milliards de revenus en ne remettant qu’une fraction de 1 % des fonds aux PME sous forme de rabais ou de réductions d’impôt», termine Jasmin Guénette.
Économie propre
L’enveloppe de 80 G$ sur un horizon de 10 ans dans les technologies vertes a été bien accueillie par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), qui «salue l’instauration d’un crédit d’impôt à l’investissement dans l’électricité propre et celui à l’investissement dans la fabrication de technologies propres».
Par voie de communiqué, la présidente-directrice générale de MEQ, Véronique Proulx, précise qu’«il faut toutefois s’assurer de bien soutenir et accompagner les entreprises, principalement les PME, de tous les secteurs d’activité, afin qu’elles puissent pleinement tirer profit des opportunités liées à l’économie propre».
Cela dit, le regroupement de quelque 1100 manufacturiers québécois aurait souhaité, entre autres mesures, une aide directe versée sous forme de subventions «comme c’est le cas actuellement aux États-Unis».
Chaîne d’approvisionnement
Par ailleurs, MEQ accueille favorablement les mesures proposées pour renforcer la chaîne d’approvisionnement, notamment celle visant la mise en place d’un bureau des chaînes d’approvisionnement des transports. L’organisme rappelle avoir appuyé, l’automne dernier, les recommandations formulées par le Groupe de travail national sur la chaîne d’approvisionnement mis sur pied par le ministère des Transports afin d’en améliorer la fiabilité et de la rendre plus résiliente.