Près d’un cinquième (18,3 %) du territoire de l’île Jésus est protégé soit par cadre réglementaire ou par régime de propriété.
Le maire Stéphane Boyer en a fait l’annonce la semaine dernière lors du Sommet de la biodiversité pour les municipalités, qui se tenait à Laval.
Les 4872,5 hectares de milieux naturels aujourd’hui sous protection, c’est presque 5 fois la superficie du territoire qui était protégée (3,6 %) à la dernière élection de Gilles Vaillancourt, en 2009.
Cible dépassée
En 2020, l’administration Demers-Boyer déployait la Trame verte et bleue de Laval, fixant à 14 % d’espaces protégés la cible pour 2035.
À 12 ans de l’échéance, l’objectif est non seulement atteint, mais dépassé de 30 %. «Notre transition écologique est bien enclenchée et nous comptons poursuivre sur cette lancée en tant qu’acteurs de changement en matière de protection de l’environnement», déclarait Stéphane Boyer, dont l’administration s’engage à se fixer une nouvelle cible qui sera tout aussi ambitieuse que réaliste.
Cela dit, si Laval s’inscrit dans la volonté de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) de protéger 30 % du territoire d’ici 2030, M. Boyer apporte la nuance que cet objectif demeure «une moyenne pour l’ensemble du Grand Montréal».
CDU et acquisitions
Deux facteurs expliquent ce bond prodigieux en termes de protection municipale des milieux naturels, qui est passée de 11 à 18,3 % depuis 2017.
L’entrée en vigueur du Code de l’urbanisme (CDU), l’automne dernier, a permis de protéger à lui seul 1162 hectares (ha) de milieux naturels additionnels, incluant 70 % de tous les milieux humides recensés sur le territoire.
Également, la Ville a investi ces deux dernières années plus de 35 M$ dans l’acquisition d’espaces naturels, notamment l’île Locas (10 ha) et une partie du bois Saint-François (25 ha) et de l’écosystème du ruisseau Barbe (12,3 ha), situé à l’intersection nord-est du carrefour autoroutier 440-13.
Ombre au tableau
Là où le bilan lavallois est nettement moins glorieux, c’est au Registre des aires protégées du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Des 4872,5 hectares de milieux naturels appartenant à la Ville et/ou frappés d’un zonage de protection municipale, seulement 223 hectares ont le statut d’aire protégée conformément aux critères établis par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Cela représente moins d’un pour cent (0,84 %) du territoire de l’île Jésus, soit l’équivalent de 2,23 km carrés. En comparaison, l’île de Montréal affiche une superficie de 98,2 km carrés en aires protégées pour une proportion de 15,7 % de son territoire, près de 20 fois supérieur au pourcentage qui prévaut à Laval.
Un constat qui n’inspire pas confiance à Guy Garand, fondateur du Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval qu’il a dirigé pendant 25 ans jusqu’à sa retraite en 2021.
«Parce que ces milieux naturels ne sont pas reconnus comme des aires protégées, rien n’empêche la Ville de les vendre à un promoteur ou à les céder au Centre de services scolaire comme elle l’a fait pour une partie du boisé du Trait-Carré», faisait valoir en janvier dernier l’environnementaliste lors d’un entretien avec le Courrier Laval.
Toujours selon M. Garand, le fait d’être répertoriés au Registre du gouvernement «assurerait une garantie aux citoyens que ces espaces seraient toujours protégés advenant un changement d’administration municipale».
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