Jadis, le Pérou offrait une réserve immense de richesses telles que l’or, l’argent, le plomb ou encore les pierres précieuses. Les colons espagnols asservirent alors les peuples autochtones, qu’ils considéraient comme de la main-d’œuvre bon marché et sans importance, pour exploiter les mines à leur place. Petit à petit, les réserves s’amenuisèrent jusqu’à ne plus laisser que quelques paillettes d’or dans les ruisseaux. Aujourd’hui, on emploie l’expression « Ce n’est pas le Pérou », pour figurer qu’un gain n’est pas énorme, que quelque chose apporte peu, en référence à cette époque où le pays était un véritable eldorado.
La coopération a toutefois toujours apporté beaucoup aux Péruviens. Autrefois, alors qu’ils n’avaient ni la roue ni le cheval, les médias et les réseaux sociaux, les Incas avaient déjà mis au point un système ingénieux pour transmettre les nouvelles importantes : des messagers couraient et se relayaient tous les 3 km, permettant aux dépêches de couvrir jusqu’à 240 km par jour!
Saviez-vous qu’une coopérative péruvienne est membre auxiliaire de la Fédération des Coopératives funéraires du Québec? En effet, nous entretenons depuis 26 ans des liens avec une coopérative funéraire péruvienne, Los Olivos Funerales (Serviperu). Chaque année, une mission s’organise ici ou à Lima, en alternance, pour maintenir des liens et développer mutuellement de nouvelles connaissances. Comme il n’y a pas de réseau de coopératives funéraires au Pérou, cette amitié permet aux dirigeants de la coopérative péruvienne de développer des liens avec un réseau bien structuré et cette année, j’ai eu la chance en or d’y présenter une conférence il y a quelques semaines.
Grâce à l’appui de ses partenaires du Canada, SERVIPERU a pu franchir une étape indispensable à sa survie : devenir une centrale de services. SERVIPERU diversifie aujourd’hui ses activités par la mise sur pied et l’organisation de services funéraires et de santé pour ses membres, une première au Pérou. SERVIPERU est la seule organisation coopérative du Pérou à offrir aux populations défavorisées des services de santé, des services funéraires et des services d’intermédiation d’assurance à des prix solidaires. SERVIPERU a innové au Pérou en offrant le service d’embaumement.
Cette coopérative est essentielle, car au Pérou, les rituels funéraires sont sacrés. Tous ont à cœur de prendre soin de leurs morts, même les plus démunis. Quand on dit aux Péruviens que chez nous, la plupart des cimetières sont pour ainsi dire désertés à l’année, ils ne comprennent pas, car chez eux, les personnes endeuillées sont entourées par leurs proches et par la communauté. Personne n’est laissé dans l’oubli. Tout le monde a droit à un lieu de sépulture et on n’hésite pas à passer le chapeau pour couvrir les frais funéraires de ceux qui sont sans le sou. Le feriez-vous pour votre voisin?
Pour en savoir plus sur les rites funéraires au Pérou, je vous invite aussi à consulter l’excellent article de Maryse Dubé dans le magazine Profil du printemps 2012 dans notre centre de documentation, sur notre site Web. https://www.cfgrandmontreal.com/centre-documentation/