En cette période critique de pénurie de main-d’oeuvre, les travailleurs expérimentés demeurent une catégorie de candidats à l’emploi «quelque peu délaissée dans les projets futurs des employeurs de Laval».
Voilà un des grands constats qui ressort d’une récente étude menée auprès de plus de 500 Lavallois âgés de 45 à 69 ans et plus de 300 employeurs.
Les résultats ont été dévoilés à l’occasion de la Grande rencontre IMPACT – Main-d’œuvre tenue plus tôt cet automne sous la houlette de Laval économique.
150 000 Lavallois
Mine de rien, ce bassin représente 150 000 travailleurs potentiels sur le territoire lavallois et selon le coup de sonde effectué le printemps dernier, la moitié travaillerait à temps plein alors que le quart serait à la retraite.
Des gens qui «aiment travailler» et qui «apportent une grande richesse» aux organisations, a fait valoir Lucie Dubé, directrice générale de Midi Quarante, lors d’un panel portant sur l’importance de «retenir les travailleurs expérimentés sur le marché du travail».
D’où l’intérêt de «renverser la tendance» en les considérant davantage lors des stratégies de recrutement, a pour sa part suggéré Vincent Bouchard, vice-président et associé à la firme de recherche et marketing SOM. «Il faut revaloriser l’apport stratégique des travailleurs expérimentés», estime-t-il.
D’autant plus que les temps ont bien changé depuis les 40 dernières années, a rappelé le professeur titulaire au Département de démographie de l’Université de Montréal, Yves Carrière, aujourd’hui âgé de 65 ans. «Quand j’ai débuté, on était environ 7 jeunes pour un travailleur âgé. Maintenant, on s’en va tranquillement vers du 1 pour 1.»
Ce qu’ils recherchent
Parmi les constats qui se dégagent de l’étude réalisée pour le compte de la Ville de Laval, Services Québec et Midi Quarante quant aux moyens d’assurer une meilleure adéquation entre les attentes des travailleurs expérimentés et les besoins des employeurs, la flexibilité est sans contredit un facteur clé d’attraction et de rétention. Cela vaut autant pour les responsabilités à leur confier que pour l’aménagement de leur temps de travail.
Également, un climat de travail agréable est un facteur auquel les travailleurs d’expérience accordent une attention particulière, révèle le sondage, tout comme le fait de favoriser le transfert des connaissances et le mentorat au sein de l’entreprise.
6 retraités sur 10 disponibles
À Laval, moins d’une entreprise sur deux (44 %) recourt ou prévoit recourir à l’embauche de personnes retraités pour combler ses besoins en main d’œuvre.
De leur côté, 21 % des retraités interrogés affirment travailler à l’occasion tandis que 38 % qui ne travaillent pas actuellement sont prêts à retourner sur le marché du travail, ce qui fait que 6 retraités lavallois sur 10 se disent disponibles pour le travail.