Le fabricant lavallois Fourgons Transit dévoilait le 11 avril un camion 100 % électrique essentiellement conçu pour «la livraison du dernier kilomètre en milieu urbain», c’est-à-dire la transport de la marchandise du magasin ou d’un centre de distribution à la porte du client.
Ce véhicule zéro-émission est le fruit d’un partenariat initié il y a sept ans avec Lion Électrique, leader en électrification des transports en Amérique du Nord, basé à Saint-Jérôme.
Ces camions de livraison nouvelle génération roulent sur nos routes depuis plusieurs mois, a indiqué le président-fondateur de Lion Électrique, Marc Bédard. Le géant du commerce en ligne Amazon et la multinationale IKEA comptent d’ailleurs parmi les entreprises qui les ont déjà intégrés à leur flotte de véhicules.
40 % plus léger
Pour Louis Leclair, président de Fourgons Transit, ce nouveau modèle représente une grande avancée pour l’entreprise familiale fondée par sa mère en 1978.
«Depuis nos débuts, nous avons à coeur d’innover pour livrer à notre clientèle des produits performants et efficients», a-t-il fait valoir. Aujourd’hui, l’innovation a pour nom la boîte e-Classik, un fourgon monté sur le châssis Lion6. «Un produit innovant 40 % plus léger» qui redéfinit le camionnage éco-responsable, mentionne M. Leclair.
Pour mettre le tout en perspective, ce fourgon long de 26 pieds est moins lourd de 1000 kilogrammes, ce qui permet d’augmenter d’autant la charge de marchandise à livrer.
«C’est un grand coup, a repris son partenaire Marc Bédard, précisant que ce camion électrique permet d’économiser 80 % en coûts d’énergie en plus de réduire les frais d’entretien de 60 %.
Subvention
Évidemment, le coût d’acquisition est en conséquence: quelque 300 000 $ le camion de livraison, soit trois fois le prix d’un camion au diésel de taille comparable.
Cela dit, le gouvernement provincial dévoilait en février le Programme Écocamionnage 2.0, un programme d’aide à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le transport routier des marchandises. L’aide financière maximale pour le volet «Projet de logistique» est ainsi passée de 75 000 $ à 125 000 $.
«Cette subvention vise à réduire une partie de l’écart entre un véhicule à essence et son équivalent électrique», a indiqué Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques et ministre responsable de la région de Laval.
Ce dernier n’a pas manqué de rappeler que le secteur du transport est responsable de près de 45 % des émissions de GES au Québec, d’où l’importance d’agir sur l’électrification des véhicules lourds. «Chaque nouvelle innovation qui privilégie l’électrification au détriment des énergies fossiles est un pas de plus vers la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et l’atteinte des objectifs du Québec en la matière». Rappelons que d’ici 2030, le gouvernement s’est engagé à réduire ses émissions de 37,5 % par rapport au niveau de 1990.
Flotte municipale
Également présent au point de presse, le maire Stéphane Boyer a salué ce partenariat entre «deux entreprises innovantes» qui contribuera à faire prendre le virage vert à l’industrie du transport commercial, lequel constitue «la dernière grande frontière à franchir» dans la lutte aux émissions de GES dues au transport routier, a-t-il poursuivi.
Dans la même foulée, M. Boyer a fait allusion au programme d’électrification de la flotte municipale en vigueur à Laval. «D’ici 5 ans, 76 % de tous les véhicules de la Ville vont être électriques», a-t-il déclaré, précisant que le parc automobile municipal comptait déjà quelques centaines de véhicules électriques.