On ne devrait plus revoir à Laval des scènes de désolation comme celle observée ce printemps aux abords du bois de l’Équerre, là où des centaines d’arbres ont été rasés pour faire place à un développement domiciliaire dans Champfleury.
En moins de temps qu’il ne le faut pour l’écrire, le conseil municipal, dans un rare moment d’unanimité, a adopté le 5 juin une proposition visant à en finir avec ces coupes à blanc qui soulèvent l’indignation des citoyens.
Sous l’impulsion du chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, la proposition est à l’effet de mandater la Direction générale afin que celle-ci planche sur un règlement qui contraindra les promoteurs à déposer un plan de protection des arbres matures sur les terrains visés par un projet de développement.
Exceptionnellement appuyé par le numéro 2 de l’administration Demers, Stéphane Boyer, l’avis de proposition – émanant d’un parti d’opposition – est passé comme une lettre à la poste. Incidemment, la seule intervention est venue de M. Boyer lui-même, qui a indiqué que les Services étaient déjà à l’œuvre en ce sens.
Quelques jours plus tôt
Pour marquer le coup, une pétition mise en ligne une semaine plus tôt sur le site de Parti Laval – Équipe Michel Trottier avait recueilli quelque 200 signatures au moment du vote.
«Les citoyennes et citoyens en ont plus qu’assez des ravages comme on a vu sur le rang de l’Équerre et sur l’avenue des Bois [dans Sainte-Dorothée]. Il est grand temps que la Ville se dote de moyens pour imposer aux promoteurs, développeurs et autres un certain nombre de conditions à respecter. Sans quoi, il y a d’autres saccages qui vont se produire, c’est inévitable!», déclarait le proposeur dans un communiqué publié à quelques jours du vote.
M. Trottier avait également pris soin d’aller chercher l’appui de l’environnementaliste Guy Garand, la conscience verte de Laval. Celui-ci témoignait de l’importance de bonifier la Politique de l’arbre en obligeant les développeurs à protéger un maximum d’arbres lors de travaux de construction: «Cela va de soi pour empêcher la diminution de la canopée, avoir une meilleure gestion des eaux de pluie, assurer le maintien de la biodiversité et lutter contre les changements climatiques.»
La suite
Au lendemain du conseil, Michel Trottier triomphait tout en affirmant que son équipe et lui allaient «continuer d’être extrêmement vigilants» pour la suite des choses.
«Maintenant, nous allons veiller à ce que cette nouvelle règlementation aille assez loin. De réelles conditions devront être imposées, des inspections sur le chantier devront être faites et des sanctions devront être données en cas de non-respect des règles établies», affirme le leader de l’opposition officielle et conseiller dans Marc-Aurèle-Fortin.
«Les constructions et aménagements doivent se faire dans le respect du milieu existant […] Il est plus que temps que nous reconnaissions la valeur des arbres sur notre territoire», termine M. Trottier, convaincu que le futur cadre réglementaire contribuera à combler le «retard» qu’accuse «Laval sur les autres villes en matière de protection de sa canopée lors de projets de développement».