Jusqu’à ce que la COVID-19 ne plonge le Québec dans un coma artificiel, l’économie roulait à un train d’enfer à Laval.
À preuve, pas moins de 23 chantiers de plus de 20 M$ battaient leur plein pour des investissements totaux s’élevant à 2,8 milliards de dollars.
Voilà le faste bilan 2019 qui ressort du bulletin économique publié ce mois-ci par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Cette compilation a été réalisée à partir des plus récentes données de la Commission de la construction du Québec (CCQ) et de Statistique Canada.
Actuellement paralysés, tous ces chantiers repartiront sur les chapeaux de roues dès la levée du décret gouvernemental qui a mis le Québec sur pause le 24 mars à minuit moins une.
En voici une brève ventilation selon les trois grands secteurs d’activité impliqués.
Résidentiel
Sans surprise, la part du lion revient au secteur résidentiel, fer de lance de l’économie lavalloise.
Les 15 tours d’habitation recensées totalisent des investissements de l’ordre de 1,7 G$, soit près de 60 % de l’ensemble des investissements des grands chantiers.
Mais pour être plus juste, disons que l’apport de l’industrie de la construction domiciliaire approche davantage les 2 milliards de dollars et compte pour plus des deux tiers (66 %) de ces investissements.
Incidemment, les 700 unités résidentielles qu’exploitera le Groupe Sélection dans le complexe multifonctionnel Espace Montmorency sont comptabilisées dans le secteur institutionnel et commercial.
Quant aux principaux projets d’habitation proprement dits en cours, citons les tours Central Parc Laval (500 M$), Urbania (270 M$), Le Market (185 M$), Aquablu (100 M$), Équinoxe (80 M$) et Saint-Martin (72 M$), les résidences Les Marronniers (70 M$) et IVVI du Groupe Maurice (50 M$) de même que les immeubles de condos locatifs Allure sur le Golf (50 M$).
Génie civil et voirie
Dans le secteur du génie civil et de la voirie, deux projets retiennent l’attention dont l’implantation de l’infrastructure de Réseau express métropolitain (REM) dont les travaux lancés en 2018 devraient se poursuivre jusqu’à l’été 2023.
Pour les fins de l’exercice, la valeur de l’investissement de 6,3 G$ pour ce métro léger automatisé a été répartie au prorata du nombre de stations attendues par secteur géographique du Grand Montréal.
Ainsi, les deux gares de Sainte-Dorothée et de l’île Bigras représentent un investissement approchant le demi-milliard de dollars.
Rappelons que ce réseau de transport collectif qui reliera 26 stations sur 67 km est la plus grande infrastructure en transport public depuis le métro de Montréal, inauguré en 1966.
L’autre chantier est lié aux travaux du projet intégré de service rapide par bus (SRB) du boulevard Pie-IX dont la mise en service était – jusqu’à la suspension du chantier – prévue à l’automne 2022.
Selon le même calcul que pour le REM, ce projet devrait insuffler à l’économie lavalloise 100 des 600 M$ que nécessiteront ces travaux, incluant la réfection et l’élargissement du pont Viau qui comprendra six voies de circulation.
À terme, le SRB, qui reliera le boulevard Saint-Martin à la station de métro Pie-IX, disposera de 18 stations dont trois à Laval.
Le secteur du génie civil et de la voirie représente 21 % de la manne de 2,8 G$ des chantiers majeurs, soit quelque 600 millions de dollars.
Institutionnel et commercial
Il s’agit d’Espace Montmorency, le plus important projet immobilier à usage mixte à n’avoir jamais vu le jour à Laval. À lui seul, il représente près d’un demi-milliard de dollars.
Entrepris en juin 2019, ce vaste chantier voisinant la station de métro, la Place Bell et le campus de l’Université de Montréal devait voir sortir de terre dès ce printemps deux premières tours d’espaces résidentiels.
D’ici la fin de 2023, selon l’échéancier, le site abritera un hôtel de 180 chambres, une tour à bureaux de 16 étages, 700 unités résidentielles, des espaces verts publics et une offre commerciale de 150 000 pieds carrés.
Les promoteurs estiment à quelque 3200 le nombre de personnes qui travailleront à Espace Montmorency.