Fermé depuis plus d’un an, le bar de danseuses Pink Paradise du boulevard des Laurentides, dans Pont-Viau, croulera bientôt sous le pic du démolisseur.
Dans la foulée de revitalisation de cette importante artère commerciale, la Ville vient d’en faire l’acquisition au coût de 437 200 $, taxes incluses. La résolution a été entérinée ce mois-ci par le conseil municipal.
Occasion à saisir
Pour l’élu du district et vice-président du comité exécutif, Stéphane Boyer, c’était une occasion à saisir. Il fallait agir vite, considérant la forte demande que suscitent les terrains à proximité de la station de métro Cartier, évoque-t-il.
De fait, l’immeuble était sur le marché depuis le 30 juillet.
Gestion France Bilodeau, qui possédait la propriété, l’avait affichée à 499 900 $.
Le Bureau municipal des transactions immobilières a d’abord présenté une promesse d’achat au montant de 350 000 $, soit la valeur marchande alors estimée au 28 août, avant d’accepter la contre-proposition du vendeur à 415 000 $.
Cette acquisition permet à la Ville d’en finir avec cet usage commercial à caractère érotique au 117, boulevard des Laurentides et le droit acquis qui en découlait.
Une nouvelle qui fera le bonheur de bien des résidents du secteur si l’on s’en remet aux témoignages recueillis lors d’un sondage commandé il y a deux ans par l’administration municipale. Plusieurs y réclamaient le retrait de ces clubs de danseuses qui contribuent à la mauvaise réputation de Pont-Viau, soutenaient-ils.
Rappelons que l’établissement Pink Paradise était fermé depuis que la Régie des alcools, des courses et des jeux lui avait révoqué, à l’automne 2018, son permis de bar et sa licence de loterie vidéo en raison de ses accointances avec le milieu du crime organisé.
Options
Quant à savoir ce que la Ville entend faire de ce terrain de 4500 pieds carrés, Stéphane Boyer laisse entendre que toutes les options sont sur la table.
D’autant que les enjeux et besoins sont nombreux: place publique, aménagements verts, logements sociaux, locaux communautaires, etc.
Incidemment, le conseiller de Duvernay-Pont-Viau souligne la vétusté du bâtiment du Relais communautaire qui se trouve tout juste au sud. Les deux terrains de stationnement municipaux qui séparent le Relais de l’ancien bar de danses érotiques pourraient donner lieu à un projet mixte de plus grande envergure.
Soulignant au passage la création d’un nouveau fonds municipal de 4 M$ pour l’acquisition de terrains voués à des logements abordables, le numéro 2 de l’administration Demers termine sur un ton sans équivoque: «On ne veut pas de gentrification.»