Alain Azimov, 13 ans, et Pierra Vernex, 72 ans, partagent une passion commune pour le patin à roues alignés de vitesse, un sport qui les couronnés champions chacun dans leur catégorie.
Avec seulement deux ans d’expérience, Alain, un jeune de Sainte-Dorothée, a décroché le titre canadien dans la catégorie juvénile, en plus de détenir deux records, un au 200m et l’autre au 5km.
De son côté, l’ancienne Lavalloise Pierra, désormais citoyenne de St-Jérôme, a terminé première au Marathon de Berlin, à la mi-septembre, dans les 70 ans et plus, et est aussi championne canadienne dans la catégorie vétéran 56 ans et plus.
Apprentissage
C’est à l’été 2017, qu’Alain Azimov a commencé à pratiquer ce sport, lui qui faisait du patin de vitesse sur glace depuis environ six ans. «J’étais dans un camp d’entraînement avec mon club, se rappelle-t-il. J’ai vu des gens de mon équipe patiner avec des roues et je ne comprenais pas ce que c’était. Je me suis dit que j’allais essayer.»
Durant sa première année au club VRL basé à Saint-Vincent-de-Paul, il a dû apprendre cette nouvelle technique, une enseignement dont s’est chargé Pierra Vernex. «Ç’a été long apprendre toutes les techniques», admet-il.
Ses amis du patin sur glace se demandaient bien pourquoi il commençait ce nouveau sport. «Ils étaient choqués, mais ils ont fini par comprendre, dit Alain en riant. Ils trouvaient que je m’entraînais déjà beaucoup.»
Sans arrêter
Pour sa part, la septuagénaire a découvert ce sport alors qu’elle pratiquait le quad (patin à quatre roues) pour le plaisir. «J’étais à la Récréathèque un soir [autour de l’année 1995], se souvient-elle. J’ai vu deux gars arriver et patiner avec grâce. Ils se suivaient et j’ai essayé de faire comme eux. Ils sont venus me voir. C’est à ce moment que je suis entré au VRL.»
Depuis, elle n’a jamais arrêté malgré qu’elle ne se considère pas comme une sportive. «J’haïs le sport, mentionne-t-elle. Je suis une danseuse. J’aime ce qui est beau et il y a une certaine beauté dans le patin quand c’est bien fait.»
À ses premières années, elle est allée voir Pierre Simard, professeur d’éducation physique au Collège Montmorency. «J’avais fait un appel à tous parce que je n’avais pas de cardio, se remémore-t-elle. Pierre m’en a bâti un et depuis, je dois simplement l’entretenir.»
L’Olympien Mathieu Turcotte, fondateur de l’entreprise Apex, est l’homme derrière les patins de Pierra Vernex. «À cause de mes pieds de danseuse, les chaussures commerciales ne me font pas, explique-t-elle. Depuis 2008, il m’en fait sur mesure et grâce à lui, je peux patiner.»
International
L’ancienne résidente de Sainte-Dorothée, où elle a habité pendant plus de 30 ans, a pris part pour la première fois de sa carrière à des compétitions internationales, à la fin de l’été.
«Pascal Dubreuil [président du VRL] m’a contacté pour me dire que j’avais une bourse pour aller à l’étranger, témoigne-t-elle, encore sous le choc. Je lui ai dit “Ah oui, aux États-Unis?” et il m’a répondu “ non, aux Masters” une compétition internationale.»
Le 9 septembre, elle a donc pris la direction de Saint-Moritz, en Suisse, pour participer aux Championnats du monde Masters d’Endagin. Elle était la seule parmi les 138 participants dans sa catégorie.
Toutefois, son temps de 1 heure, 55 minutes et 52 secondes ne l’a pas satisfait. «J’ai eu un petit pépin avant l’événement, ce qui ne m’a pas permis de faire ma meilleure course», complète-t-elle.
Elle s’est reprise de belle façon au Marathon de Berlin, la semaine suivante, prenant le premier rang avec un temps d’1 heure 30 minutes et 16 secondes. «J’ai terminé huit minutes devant ma plus proche poursuivante», dit-elle. Pierra Vernez faisait alors face à 4 autres adversaires.