Œuvre complexe
En cours de création, Audrey Gaussiran a intégré nombre de ses observations et recherches sur les conséquences de la guerre, notamment la situation des femmes.
«Des épouses perdent leur mari, des mères leur enfant, sans compter les répercussions sociales comme la prostitution, de raconter l’ancienne élève des écoles de Francine Gélinas et Rose Marie Mullen. Après avoir fait le tour des acteurs principaux, j’ai voulu aller voir ce qui se passe en marge des guerres. Qui est spectateur dans l’estrade?»
Un voyage déterminant effectué au Vietnam, en 2012, a également nourri la réflexion de l’artiste.
«J’ai senti que cette guerre-là, qui date pourtant de plusieurs dizaines d’années, était toujours présente, ayant laissé un legs social pour certains comme des femmes mulâtres, filles de soldats américains, devenues une sous-classe et victimes de discrimination», relate-t-elle.
Bien qu’elle aurait aimé présenter d’abord cette création chez elle, à Laval, la chorégraphe espère remédier à cette situation et la faire voyager un peu partout après la grande première du 2 mars.
Notons qu’en première partie, le public pourra apprécier quatre vidéos, des portraits chorégraphiques réalisés avec autant de danseurs différents. L’artiste a d’ailleurs obtenu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec afin d’en produire trois autres du même acabit. Ces vidéos devraient être diffusées sur le territoire lavallois cet été.
La chorégraphe et interprète Audrey Gaussiran présentera son spectacle solo «Corrida», les 2 et 3 mars, au Mainline Theatre (3997, boulevard Sant-Laurent), à Montréal. Information: 514 849-3378.