En 2015, cette étude, confiée à la firme de génie WSP Canada, a donné pleinement raison à la municipalité, qui refusait obstinément d’appliquer la cartographie adoptée en 2005 par Québec, et ce, jusqu’à ce qu’un décret gouvernemental lui impose les nouvelles cotes de crues en 2013.
Au printemps dernier, Laval avait obtenu gain de cause, alors que Québec rétablissait les cotes d’inondation des rivières des Mille Îles et des Prairies à leur niveau de 1995.
Avec pour résultat que plus de 700 propriétaires riverains réintégraient la zone de récurrence centenaire, retrouvant du coup la pleine jouissance de leur propriété.
Récents gains
En fin d’année 2015, l’administration Demers a adopté un projet de règlement de la Municipalité régionale de comté (MRC) de Laval, abaissant légèrement les cotes de crues pour la portion de la rivière des Mille Îles située entre le barrage du Grand-Moulin et la berge Matawa.
L’ajustement proposé vise à harmoniser les cotes de crues à celles de la MRC de Deux-Montagnes sur la rive nord des Mille Îles, récemment approuvées par le ministère des Affaires municipales.
Dans une lettre datée du 17 décembre, en réponse à un citoyen lavallois, le maire Marc Demers explique que la MRC voisine a contribué à l’évolution du dossier en adoptant un règlement qui reprenait les cotes de crues de WSP Canada pour cette section de la rivière.
«Cette collaboration entre la Ville de Laval et la MRC de Deux-Montagnes aura permis de faire reconnaître plus rapidement l’ensemble des résultats de l’étude», écrit le maire à Sylvain Daoust. Ce dernier dénonçait depuis des mois des cotes d’inondation supérieures à l’étude qui rendaient inconstructible son terrain acquis au coût de 160 000 $, tout juste avant le décret de 2013.
Or, aussitôt le règlement en vigueur, quelque part au printemps prochain, le couple Daoust pourra enfin concrétiser son projet de se faire construire la maison de ses rêves en bordure de la rivière des Mille Îles.
Stratégie
Dans le bras de fer qui l’opposait au gouvernement, Laval a opté pour une stratégie en deux temps, rappelle le maire, soit l’adoption d’un premier règlement fortement susceptible d’être approuvé par Québec pour ainsi soulager la très grande majorité des riverains affectés.
Dans un second temps, la Ville prévoyait procéder à «des relevés de débits et de niveaux d’eau au printemps 2016» sur le tronçon de 11 kilomètres compris entre le barrage du Grand-Moulin et l’autoroute 15 «afin de confirmer les calculs de l’effet structurel inscrit à l’étude de WSP Canada».
Depuis sa construction, le barrage n’avait jamais été pris en compte dans le calcul des cotes de crues sur la rivière des Mille Îles.
Cela dit, l’étude financée par Laval a réussi à prouver que par leur seule présence dans le lit de la rivière, le barrage et le pont ferroviaire permettaient de réduire de 10 % le débit d’eau en aval du barrage.
La suite
«Même si la collaboration de la MRC de Deux-Montagnes a accéléré l’intégration des cotes de crues de WSP Canada inc. […] la Ville de Laval poursuit la préparation d’un second règlement afin d’obtenir des assouplissements additionnels sur les usages autorisés pour les citoyens qui demeurent dans les différentes plaines inondables», termine le maire Demers dans sa lettre.
De fait, la révision de la nouvelle Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables a grandement réduit les droits dans la zone de grand courant, laquelle est frappée de sévères restrictions, dont l’interdiction formelle de construire en terrain vacant.