«Je viens d’un pays, l’Égypte, où les femmes sont loin d’être égalitaires, affirme d’entrée celle qui s’est fait élire comme conseillère de Val-des-Arbres. Chaque année, c’est important pour moi de participer à plusieurs activités de la Journée des femmes. Il faut dire aux jeunes femmes d’oser rêver et croire en ses moyens. Tout est possible quand on travaille très fort à notre objectif. Et si ce n’est pas aussi beau qu’on croyait une fois notre but atteint, ça nous aura ouvert d’autres portes au passage.»
La gestion
En tant que chimiste, Christiane Yoakim a pu voir sur le terrain le chemin parcouru de ses débuts chez Merck-Frost en 1982 à sa retraite il y a deux ans, quand l’entreprise pharmaceutique Boehringer Ingelheim a fermé ses portes à Laval. Elle y a dirigé un groupe de recherche, plus spécialement dans le domaine des nouveaux médicaments pour le sida, pendant plus de sept ans.
Parallèlement, la scientifique a présenté de nombreuses conférences sur le plan national et mondial.
«Aujourd’hui, nous n’en sommes pas encore à une équité 50-50, particulièrement dans des postes de direction, mais il y a eu une nette amélioration, souligne-t-elle. Nous n’étions vraiment pas beaucoup au début de ma carrière. Mais les femmes se posent toujours une question que les hommes ne se posent jamais: « Vais-je être capable? »»
Changer de plan
Cherchant une avenue à sa retraite, témoin des agissements d’une administration municipale qu’elle n’approuvait pas, Christiane Yoakim a contacté David De Cotis en septembre 2012, lui qui avait fondé le Mouvement lavallois (ML) avec Lydia Aboulian.
«Je voulais juste apprendre comment la politique municipale fonctionne et je me suis prise à mon piège, relate-t-elle. J’ai assisté aux activités de la TCLCF (voir autre texte) sur la manière de faire campagne, puis j’ai survécu à l’investiture et l’élection, alors que je ne pensais jamais gagner.»
Seconde carrière
Après leur victoire, les gens du ML ont vu dans ses qualités de conférencière internationale la capacité de diriger le conseil municipal, qu’elle s’applique désormais à réformer pour répondre notamment à deux demandes de citoyens: une période de questions plus hâtive et une rédaction plus claire, précise et compréhensible, ne laissant pas place à l’interprétation, des règlements débattus en cours de séance.
«J’ai dû faire des erreurs au départ, j’avais beaucoup à apprendre, mentionne Christiane Yoakim. Ce n’est pas toujours évident de faire respecter le décorum. Mais c’est pire qu’une conférence internationale, où nous sommes préparés et en contrôle. Chaque conseil amène sa large part d’imprévus.»