Une quarantaine de personnes, familles et amis, étaient attendues pour se souvenir de l’art pratiqué par Sylvia Bachand, Bessim Bessim, Henriette Giroux, Claudette Major et Michel Tarabulsy.
«Nous voulons témoigner de leur passage chez nous, eux, qui ont laissé leur trace dans nos activités et symposiums, principalement la Route des Fleurs, d’affirmer Normand Jacques et Nicole Langevin, président et secrétaire du Quartier des Arts du Cheval Blanc. Ils avaient tous leur propre démarche et utilisaient des médiums souvent différents les uns des autres.»
La plupart des artistes sont disparus ces cinq dernières années. France Godin, ancienne présidente du QACB, caressait depuis longtemps l’idée d’une exposition posthume pour marquer leur travail. Dès l’accueil, cinq grands cartons permettent de se familiariser avec leur biographie.
Les trois fleurs
De formation académique, Henriette Giroux a longtemps enseigné la peinture dans Sainte-Dorothée. Elle affectionnait les paysages bucoliques de campagne, chacun habité par la présence d’animaux ou de personnages tels une outarde, une vieille charrette ou des cavaliers à cheval.
«C’est un style très serré et organisé», de dire Normand Jacques. «Elle savait faire ressortir la beauté de ses sujets choisis», d’ajouter Nicole Langevin.
Claudette Major a assumé le poste de secrétaire du QACB durant plusieurs années. Ses tableaux captent l’œil du visiteur par ses couleurs vives et éclatantes représentant principalement des scènes champêtres, d’une rivière au courant impétueux à des chats vautrés dans une pelote de laine.
«Malheureusement, la maladie est venue nous la chercher trop jeune!» d’exprimer Nicole Langevin, qui lui a succédé au poste de secrétaire en 2007.
Décédée tragiquement en juin 2012, un mois seulement après une dernière participation au Symposium des artistes sur la Route des Fleurs, Sylvia Bachand avait une approche résolument moderne. L’esthétisme impeccable et le fini lustré des œuvres de cette artiste autodidacte de Lanaudière, dont deux ont été empruntées à la collection du bureau du député François Pilon, a su toucher les amateurs d’art visuel.
«Elle souhaitait répandre les couleurs, la gaieté et partager avec les autres les résultats de son travail», d’observer Nicole Langevin.
Les deux complices
Tous deux immigrés d’Égypte, tous deux installés dans Laval-Ouest, tous deux ingénieurs de métier et artistes de coeur, Bessim Bessim et Michel Tarabusly ont su se démarquer autant au Québec qu’en Europe et dans leur pays natal.
En 1950, Bessim Bessim avait remporté le Premier Prix national de dessin artistique d’Égypte. Il privilégiait des sujets extérieurs, ici un bateau échoué, là des voitures sur un quai. L’inspiration et l’intérêt des thèmes, qu’il ramenait souvent de ses voyages en Europe, autant que la qualité technique, sont indéniables.
Fort impliqué dans la vie culturelle lavalloise, notamment à titre de président et vice-président de l’Association Lavalloise Pour les Arts Plastiques (ALPAP), Michel Tarabulsy a développé un style à la gouache bien à lui, dont l’organisation toute cartésienne rencontre une sensualité assumée et un hédonisme ludique. Il qualifiait sa peinture de «rationnelle, illustrative, décorative, contemporaine et naïve.»
La sélection de l’exposition En souvenir! s’est arrêtée sur une bande de jeunes dénudés face à une vague déferlante et des danseurs en plein air.
Le Quartier des Arts du Cheval Blanc présente l’exposition posthume «En Souvenir!» qui réunit des oeuvres de Claudette Major, Michel Tarabulsy, Henriette Giroux, Sylvia Bachand et Bessim Bessim, jusqu’au 13 mars au centre Accès (6500, boulevard Arthur-Sauvé), dans Laval-Ouest. Heures de visites: du lundi au vendredi, de 9h à 21h, et le samedi, de 9h à 17h. Information: 450 687-4866.