Rien d’étonnant quand on sait que sa version du Minuit Chrétien figure sur l’album-compilation québécois du célèbre chant sacré, de 1905 à l’an 2000, aux côtés de Yoland Guérard, Richard Verreau, Raoul Jobin, Paul Trépanier et autres grands noms des chanteurs à voix de notre histoire.
Performances mémorables
Après un passage remarqué à l’émission du 24 décembre 2013 d’Alain Lefèvre, André Ouellet a été invité à participer aux trois représentations du spectacle Un Noël étoilé, le 5 décembre, au profit de l’Oratoire Saint-Joseph. Ses trois prestations du Minuit Chrétien lui ont valu trois ovations debout.
«Il y a tellement de coïncidences dans cette histoire! s’exclame-t-il dans sa résidence de l’île Paton, où il habite depuis 2009. Le 5 décembre est la date d’anniversaire de mon père, Yvan, un ténor que j’ai entendu chanter Minuit Chrétien pour la première fois. Tout comme ma mère, une excellente pianiste, il avait une solide formation musicale. Il chantait à l’église de Beauport, où j’ai grandi.»
D’autres noms forts connus étaient d’ Un Noël étoilé, soit Maxime Landry, Michel Louvain, Patrick Norman, Sœur Angèle, Renée Martel et Giorgia Fumanti.
Le Canadien
Impossible de rencontrer André Ouellet sans parler du Canadien de Montréal, quand sa stature et sa moustache toujours fière sont longtemps apparues avant la première mise en jeu, du 19 octobre 1987 à 2001. Il garde précieusement la photo de sa première interprétation des hymnes nationaux, posté devant où apparaissent le capitaine Bob Gainey et le bien mince Petr Svoboda, aux côtés de Chris Nilan, Stéphane Richer, Bobby Smith, Craig Ludwig et Larry Trader, ce dernier n’ayant passé qu’en coup de vent au sein de l’équipe.
«J’ai fermé le Forum avant de faire l’ouverture du centre Molson, se rappelle-t-il. Surtout, je garde encore cette carte d’affaires signée de M. Jean Béliveau. Il m’avait dit ce soir-là: ce que j’ai entendu ce soir, je n’ai jamais entendu ça de toute ma carrière de hockey et j’espère que ça va continuer. Je ne pourrai me rendre à ses obsèques, mais j’offre mes condoléances sincères à sa fille et sa femme que j’ai souvent rencontrée dans les coulisses ou chez eux.»
L’hymne national
Le baryton-martin avoue qu’il tendra l’oreille et acceptera l’invitation si jamais le Canadien l’invitait à interpréter les hymnes nationaux. Il ne cache pas son malaise face à certaines performances depuis le début de la présente saison. Pour André Ouellet, un hymne national, c’est du sérieux. Il a d’ailleurs publié un ouvrage sur le Ô Canada, auquel il porte une véritable passion.
«On oublie qu’à l’origine, il s’agit un chant patriotique de Calixa Lavallée et Basile Routhier pour le 24 juin, mentionne-t-il. Chanter un hymne national, ce n’est pas une simple fantaisie, il faut se ranger derrière un protocole et suggérer à l’assistance de l’émotion et du respect. Quand je ne chantais pas assez fort, avec assez de conviction, Claude Mouton m’engueulait parce qu’il voulait que les joueurs sautent sur la glace avec énergie.»
Survol de carrière
C’est Wilfrid Pelletier lui-même qui a recruté André Ouellet pour le Conservatoire de Québec. Le chanteur a appris le Bel canto auprès de Dina Maria Narici avant de remporter un Premier prix du Festival de musique du Canada.
Il a chanté avec l’Orchestre symphonique de Laval (OSL), à l’église de Sainte-Rose, ainsi qu’avec l’Opéra de Québec, l’Orchestre Métropolitain et d’autres orchestres symphoniques de la province. En 1989, il a incarné le Jos Monferrand de la comédie musicale qui inaugurait le Musée de la civilisation, à Hull.
Prochainement un disque
Aujourd’hui, le chanteur travaille à un prochain disque avec son frère, l’arrangeur et directeur musical bien connu Gilles Ouellet, ainsi qu’avec d’autres collaborateurs, dont Alain Lefèvre.
«Ce sera un album de chansons populaires, de belles mélodies, dont plusieurs créations», de révéler le baryton-martin avec passion, lui qui vient de voir réédité son opus de Noël pour le temps des Fêtes.