«Mes élèves sont tous en classe», déclarait en début d’après-midi le jeudi 22 mars la directrice de l’École d’éducation internationale de Laval (EEIL), Josée Gaussiran, sans aucun autre commentaire.
Au même moment, ils étaient pourtant « entre 200 et 300 » étudiants de cette école à prendre part à la manifestation nationale contre la hausse des droits de scolarité à l’université, affirmait Andra Florea, une étudiante de 5e secondaire, quelques minutes plus tard en direct de la manif du centre-ville de Montréal.
Tous ces élèves s’exposent à des conséquences, et ce, indépendamment que leurs parents aient motivé ou non leur absence, mentionne-t-elle.
Outre une éventuelle retenue, certains auraient eu «zéro» à l’examen qu’ils ont manqué, jeudi. C’est notamment le cas d’Andra Florea, qui dit avoir «été coulée» à son examen d’anglais prévu en après-midi «sans aucune possibilité de reprise».
Manifestation passive
S’ils ont défié la direction de l’école en s’absentant de leurs cours jeudi après-midi pour aller manifester à Montréal, ces étudiants du secondaire 2e cycle de l’École d’éducation internationale de Laval ont tout de même été bons joueurs, respectant deux directives qui leur avaient été imposées, la veille.
«On nous avait interdits de tenir des lignes de piquetage pour empêcher l’accès à l’école, sous peine de graves conséquences, informe Andra Florea, une des quatre instigatrices du mouvement EEIL contre la hausse.
Entre 6h et 7h30 jeudi matin, ils étaient environ 150 manifestants sur le terrain de l’école à crier leurs slogans contre la hausse des frais de scolarité tout en prenant soin de laisser le chemin libre aux étudiants et enseignants, enchaîne la principale intéressée.
Transport en commun
Quant à l’interdiction formelle de prendre place dans des autobus jaunes, nolisés au frais de l’Association étudiante du Collège Saint-Laurent et qui devaient les conduire au centre-ville de Montréal, les grévistes d’un jour n’ont pas osé la défier.
«Nous envisageons difficilement qu’un parent souhaiterait que son enfant mineur parte en transport sans connaître l’encadrement à bord des véhicules, ni à l’arrivée sur les lieux de manifestation à Montréal. Notre responsabilité en tant qu’adultes responsables de mineur ne peut permettre de telles actions», déclarait la directrice de l’école dans un message téléphonique enregistré à l’intention des parents des élèves, le mercredi 21 mars.
Cela n’aurait pas empêché 200 à 300 de ses étudiants d’emprunter les transports en commun pour aller se fondre dans une foule estimée, selon certains organisateurs, à 200 000 manifestants dans les rues Montréal.
Andra Florea souligne qu’une levée de cours avait été adoptée par 59 % des étudiants présents à l’assemblée générale tenue à l’école, le 20 mars à l’heure du midi.
Au moment de mettre sous presse, jeudi en fin de journée, le directeur des communications à la Commission scolaire de Laval, Jean-Pierre Archambault, n’avait pas retourné notre appel.