Destiné au personnel soignant, ce manuel est le fruit de plusieurs années de recherche et de partage d’informations relatives aux expériences vécues par les aidants professionnels affectés au CHSLD Drapeau-Deschambault et au pavillon Hubert-Maisonneuve, où Dr Tanguay a pratiqué entre 1987 et 2004.
Mieux comprendre
«Je suis fier d’avoir pu réunir un tel groupe autour de l’objectif de mieux comprendre et de rendre moins souffrantes les personnes atteintes», explique l’auteur de 63 ans, qui exerce la médecine dans une clinique médicale privée de Sainte-Rose, effectue toujours des visites à domicile et collabore au Centre ambulatoire régional de Laval (CARL).
Infirmières, ergothérapeutes, diététistes, pharmaciennes, récréologue, animatrice de pastorale et même le prêtre de l’endroit ont conjugué leurs efforts, chacun portant sa pierre à l’édifice, contribuant ainsi à démystifier le phénomène, tout en trouvant des solutions pour répondre aux besoins des résidents qui n’avaient plus les mots pour les exprimer. À l’époque, explique Dr Tanguay, le personnel était en terrain inconnu: il ne connaissait rien de la démence et personne ne les avait formés à prendre soin de gens atteints de maladies neuro-dégénératives. «Déjà, en octobre 2003, un manuscrit était disponible sur les unités de soins» du CHSLD de Sainte-Thérèse et de son pavillon de Rosemère, aux fins de consultation.
Besoin de formation
S’il reconnaît que le personnel des Centres hospitaliers de soins de longue durée a un grand cœur, Dr Tanguay concède que «la plupart font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont», en prenant bien soin toutefois d’ajouter qu’ils sont «de mieux en mieux formés».
Toujours selon lui, 85 % des gens admis aujourd’hui dans les CHSLD sont atteints d’Alzheimer ou d’une démence apparentée, ce qui représente un boum sans précédent en comparaison à la situation qui prévalait il y a 25 ans, alors que la perte des fonctions cognitives était le triste lot de seulement 30 % des ces clientèles.
Consultant au Programme régional ambulatoire de gériatrie de Laval, Dr André Tanguay donne de la formation aux professionnels de la santé appelés à les traiter et les soigner.
Depuis six ans, il fait également partie d’une escouade d’intervention du CARL, formée de deux médecins et d’une infirmière clinicienne spécialisée dans les troubles neurocomportementaux. «On se déplace dans les centres, où l’on rencontre le médecin, l’infirmière, le personnel de l’unité des soins, le patient et sa famille», dit-il en parlant de cas qui nécessitent une intervention plus pointue. À la lumière de ces rencontres, des conseils et solutions sont prodigués afin de remédier à la situation.
En terminant, celui dont les parents ont souffert d’une forme de démence insiste sur l’importance de prendre soin des aidants naturels, à qui il faut accorder du temps et apporter des réponses afin de démystifier la maladie.