Le rapport de l’étude de caractérisation de Dessau-Soprin, dont le Courrier Laval a obtenu copie, conclut à l’absence de contamination des eaux souterraines. Des dépassements des normes applicables pour le fer, la DCO (demande chimique en oxygène, qui permet d’évaluer la quantité de matières organiques biodégradables) et les coliformes ont été décelés à une des cinq stations d’échantillonnage, en septembre 2006.
Étude en trois temps
Trois campagnes d’échantillonnage (2000, 2003, 2006) ont été menées dans le cadre de cette étude, qui s’est échelonnée sur six ans, de 2000 à 2006. Le travail réalisé sur le terrain comprend le forage de six puits d’observation dans l’environnement immédiat et dans la trajectoire de l’écoulement des eaux souterraines, vers la rivière des Mille-Îles. L’échantillonnage de l’eau de surface a été effectué à partir de cinq stations, positionnées pour capter l’eau de ruissellement provenant du site.
Le secteur sur lequel a porté l’étude couvre une superficie approximative de 183 150 m
Les lots immédiatement à l’est, achetés à Monit International l’année dernière, ne sont pas directement visés par l’étude de la firme Dessau-Soprin. L’endroit correspond à un second dépotoir des Industries Cloutier, vers lequel a été acheminée une quantité appréciable de déchets industriels dans les années 1960, selon le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).
Malgré qu’aucun puits d’observation n’ait été foré sur ces derniers lots, la pollution des deux sites est captée par ceux placés au nord et au nord est, estime le ministère. «Quand les analyses on été faites, elles l’ont été au pourtour du site, donc à proximité du terrain qui vient d’être acheté», explique Yves Valiquette, coordonateur du secteur industriel pour Montréal et Laval. «Toutes les eaux souterraines vont dans la même direction, vers la rivière des Miles-Îles. L’influence des deux dépotoirs se retrouve dans cette eau-là, qui a été caractérisée par la Ville.» «En gros, les résultats sont satisfaisants, et on a demandé à la Ville d’améliorer son suivi à l’avenir», ajoute Jean Rivet, directeur régional au ministère, qui demande entre autres à la municipalité d’installer un nouveau puits d’observation sur le dépotoir à l’est.
Le Service de l’environnement de Laval a conclu pour sa part que «compte tenu des informations disponibles, des résultats […] et de l’absence de continuité dans la détection des paramètres, nous croyons que le site Cloutier n’a pas un impact majeur sur le milieu récepteur. Néanmoins, compte tenu de la nature de ce site, nous croyons que le suivi doit être maintenu».
Dans les années 1980, le dépotoir Cloutier avait été classifié, par le ministère de l’Environnement, dans la catégorie II, correspondant à un potentiel de risque moyen pour l’environnement et/ou faible pour la santé publique.