Quatre mois après la fin du procès de Basil Parasiris, qui a tué d’une balle au menton l’agent de police Daniel Tessier, très tôt le 2 mars 2007, à Brossard, la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) a déposé son rapport d’enquête, hier, identifiant deux causes majeures à l’événement.
Registre des armes à feu
D’abord, la CSST estime que la vérification du registre des armes à feu effectuée dans le cadre de l’enquête qui a mené à cette perquisition ratée était incomplète. Comme on l’avait appris, lors du procès de Parasiris, cette recherche avait été effectuée uniquement à partir de l’adresse visée et n’avait donné aucun résultat. Si la vérification avait été effectuée à partir des noms des occupants, les enquêteurs auraient pu déterminer la possibilité qu’il y ait des armes à feu sur place.
Ironie du sort, c’était Daniel Tessier, qui avait une vingtaine d’années d’expérience, qui avait effectué cette recherche pour la résidence de Basil Parasiris. «Le registre des armes à feu est une base de données très complexe, et on a réalisé que plusieurs policiers avaient besoin d’une mise à jour, explique Daniel Guérin, porte-parole de la police de Laval. Depuis l’événement, nous avons d’ailleurs reformé 500 policiers de notre service.»
Entrée dynamique
Les enquêteurs de la CSST ont également déterminé que les critères de la section moralité et drogue de la police de Laval sur le niveau de risque que présentait la perquisition avec entrée dynamique étaient insuffisants, puisqu’ils ne prenaient en considération que le lieu visé et les individus susceptibles de s’y trouver. Selon Daniel Guérin, le programme de révision de ces critères avait été mis en branle quelques semaines avant la mort de Daniel Tessier, et le triste événement a eu comme effet d’accélérer le processus. «Les critères ont été augmentés, et l’évaluation du niveau de risque doit maintenant être approuvée par un supérieur», explique-t-il. Rappelons que le jour de l’accident, la Police de Laval avait confirmé à la CSST que la section moralité et drogue n’effectuerait plus d’entrée dynamique, jusqu’à nouvel ordre. Pour le moment, seul le groupe d’intervention tactique est autorisé à effectuer ce genre d’opération. La CSST a aussi exigé au service de police qu’il forme tous ses policiers sur la vérification du registre des armes à feu, ce qui a été fait, et qu’il lui transmette la liste des pièces d’uniformes et d’équipements que doivent porter les enquêteurs de la section moralité et drogues. On se souviendra que l’un des points clés du procès de Basil Parasiris était de déterminer si l’accusé savait qu’il avait affaire à des policiers lors de la perquisition. Parasiris affirmait qu’il croyait à une invasion de domicile, et qu’il n’avait jamais réalisé que Daniel Tessier portait un équipement de policier. «Pour éviter que ce genre d’événement ne se produise à nouveau, nous avons fait identifier correctement les vestes pare-balles », précise Daniel Guérin. «Nous continuons à dire que nos policiers ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et de rigueur, lors de l’événement. C’est leur formation qui était incomplète», ajoute-t-il.